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Critique de mollymonade


Ce roman met en miroir deux histoires séparées d'une cinquantaine d'années.
La première évoque le crime d'une jeune Bédouine commis par des soldats israéliens dans le désert du Negev. La seconde met en scène une Palestinienne qui découvre l'existence de cette vieille affaire et souhaitant en savoir plus, part à la recherche d'informations .

Les événements concernant le crime remontant à l'époque de la création de l'état hébreux, racontés du point de vue du commandant israélien, sont consignés minutieusement à travers une multitude de détails insignifiants et répétitifs sans laisser de place aux pensées, aux émotions, ni même aux noms, pratiquement sans paroles si ce n'est que pour laisser place à un discours glorifiant la mission sioniste. Cette froide impassibilité du langage installe une sensation de répulsion et d'horreur extrêmement déconcertante.
La recherche de la jeune femme palestinienne de Ramallah, interpellée par le fait que le crime s'est produit précisément vingt-cinq ans avant la date sa naissance, l'amène à s'aventurer en territoire inconnu. Malgré sa peur intense, pour consulter les archives d'un musée situé bien au-delà de la zone autorisée par sa carte d'identité, elle doit franchir toutes les barrières qui se dressent sur son chemin. Checkpoints, contrôles volants, colonies, mur, nouvelles routes; pour qui réside dans la zone A et doit se rendre dans la zone C, circuler relève du parcours du combattant. Son périple rend compte des difficultés, voire des dangers, à vivre en territoires occupés. Dans les dernières pages du roman, elle franchit une dernière ligne vers un lieu de pure terreur.

Si ces histoires semblent au premier abord distinctes l'une de l'autre, leurs arcs narratifs les fait converger dans un climat d'anxiété écrasante. L'ensemble riche en détails, similitudes et métaphores, captive autant qu'il dérange aussi bien par son fond que par sa forme singulière. le diable se cache dans les détails...
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