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Critique de fanfanouche24


Tsubame [Hirondelle].... Cette fois ce récit nous racontera le malheur de la petite Coréenne, Yonhi Kim , perdant coup sur coup sa mère et son oncle après le tremblement de terre de 1923; narration qui se fera sous le signe d'une hirondelle !!...

Question de survie, La Yonhi Kim devient la Japonaise, Mariko Kanazawa, la maman la confie à un prêtre, le temps de retrouver son frère... mais elle ne reviendra jamais, ni l'oncle de la petite !
Elle sera élevée et éduquée par le prêtre, avec d'autres orphelins; nous
la retrouvons à la fin de son existence, veuve, mère d'un fils, chimiste,
grand-mère de trois petits-enfants, sur les traces des lieux de la catastrophe, découvrant le secret de sa naissance.... Sujet des plus récurrents qui revient régulièrement dans les récits de Aki Shimazaki....

Ce destin de femme m'a frappée ; parallèlement j'ai découvert cette
tragédie de l'annexion de la Corée par les Japonais, au tout début du 20e, ainsi que les persécutions, massacres de Coréens venant au Japon trouver du travail pour échapper à la misère...Il fallait tenter de se faire passer pour un citoyen Japonais, pour échapper à la discrimination et aux mauvais traitements.... Que de cruautés humaines....avec en sus, les catastrophes naturelles dont le terrible tremblement de terre de 1923... qui fit 140.000 morts !!

"Je reste silencieuse. Après un moment, il dit, hésitant :
- Je suis tellement peiné pour les gens comme vous, qui ont souffert de pareils désastres
[NB : le fameux séisme de Tokyo de 1923 et Nagasaki en 1945]. Pourtant, quand je pense à ces milliers de Coréens qui on été tués pendant la crise, mon coeur se déchire. J'ai honte d'être Japonais. Les gens ordinaires ont pris part au massacre en croyant les faux bruits que le gouvernement avait répandus. "

La narratrice à qui on s'adresse cache qu'elle est coréenne, depuis ce jour de 1923, ayant échappé au massacre des coréens dont elle était une descendante alors pré-adolescente...

"Je regarde le visage du père. Les mains croisées, il observe sérieusement l'opération en contrebas. Ses paupières mongoles me rappellent les yeux de mon oncle. Je me demande s'il est d'origine coréenne et s'il cache son identité à ses enfants parce qu'il est devenu Japonais. Je l'entends parler de ce qui s'est passé sur la digue après le tremblement de terre.
L'armée avait obligé des Japonais à venir creuser ici. Les soldats avaient mis les Coréen en rangs et les avaient mitraillés. Ces Japonais avaient brûlé les cadavres avec du pétrole et les avaient enterrés…".

On comprend qu'au tout début du récit, la mère de la narratrice, explique à sa fille qu'elle devait cacher son origine coréenne... lui confiait que si elle devait renaître, elle aimerait renaître en oiseau, en "Tsubame" [Hirondelle ]

Un récit des plus poignants dans ces tragédies collectives, successives...l'auteur, par son style léger, épuré, poétique fait garder l'espoir à sa narratrice ainsi qu'à ses lecteurs en mettant sur le chemin de cette petite fille, orpheline, perdue dans un monde violent et discriminatoire, des hommes et des femmes de bien !.....
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