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Critique de Xian_Moriarty


Un classique de la littérature médiévale.

Il n'est jamais très évident de parler des récits de cette époque lointaine, encore plus quand nous avons des connaissances limitées de ce sujet. Il n'est donc vraiment possible pour moi de dire si ce texte est une grande chanson de geste, etc., etc., car je ne connais passez bien les choses pour les juger.

Ceci dit, j'ai passé un assez bon moment de lecture. J'ai l'impression que j'apprécie beaucoup les textes médiévaux.
Les « paragraphes » sont assez courts et ne présentent pas de difficultés de lecture particulière. La chose la plus pénible, c'est la répétition de « morceaux » d'un paragraphe à l'autre. Mais comme c'est une chanson de geste, le texte n'est pas conçu à la base pour être lu, mais chanté.

Pour ce qui est de l'histoire, j'avoue que j'adore. Déjà, comme beaucoup d'oeuvres de cette époque, tout le monde est il beau, tout le monde il est fort, tout le monde il est preux, tout le monde il est sage. Bon, j'exagère quand même un peu, mais je trouve très agréable de voir les « ennemis » de Charlemagne doté de nombreuse qualité (par trop non plus, nous sommes à une époque lointaine et ces sont des Sarrazins). Il n'y a pas un cracha de haine contre eux.
J'avoue avoir été très surprise par le personnage de Roland. C'est un sale petit con ! Orgueilleux et colérique ! J'ai été étonné parce que c'est le personnage le plus antipathique de l'histoire, alors que cette chanson porte son nom ! Bien que valeureux, j'ai trouvé ce type ignoble qui envoie ses camarades à la mort par pur orgueil. Bon, bien sûr, faut aussi avoir une vision relative des choses, car « Dieu est avec lui et il est dans son droit ». Il y a des notions particulières à cette époque. N'oublions pas que les récits mettent souvent en scène des combats où des chevaliers se battent en duel, le gagnant représentant la justice (même si l'accusé défendu est coupable) ! Il me semble que l'on retrouve ça dans le Excalibur de John Boorman. Bref…

Charlemagne m'a aussi fait beaucoup rire. Il rêve que Roland se fera tuer s'il est à l'arrière-garde (les rêves/visions sont courants à l'époque dans le clergé et chez les élites). Mais bien sûr, il ne fait rien pour que Roland ne se retrouve pas à l'arrière-garde et pleure sur le sort de son neveu avant même que le drame survienne. Bien oui hein ! Ne fallait pas l'envoyer à l'arrière ! Idiot !
Bon là encore, j'interprète les choses avec mon regard d'actuel, car à l'époque, les choses étaient différentes.
Mais je ne suis pas là non plus pour dire comment les gens de l'époque voyaient le texte, mais comment moi je l'ai ressentie.

L'histoire, si l'on peut dire, se compose de plusieurs parties. Il y a celle concernant Roland qui va du début jusqu'à sa mort – ce qui est assez bizarre parce qu'une bonne partie de l'ensemble se fait sans lui —, la bataille de Charlemagne pour venger la mort de son neveu contre les Sarrazins, puis le jugement de Ganelon, le traître.
J'ai trouvé la partie bataille de Charlemagne – et l'ensemble des combats d'ailleurs, c'est valable pour la partie avec Roland – un peu pénible, car assez répétitif : machin éclate bidule comme ça, puis truc muche bouille tartempion comme cela… Mais là encore, nous sommes dans une figure de style typique de cette époque. L'aspect répétitif se retrouve dans de nombreux textes, et pas que les chansons de geste.

Mon édition a un défaut. Il n'y a pas de note de bas de page et toute une partie annotation se retrouve à la fin. Sauf que sans lien entre le texte et ces annotations, je n'ai jamais fait de lien. C'est super dommage parce du coup, je n'ai pas lu ces annotations…

Bon bien que j'ai lu ce texte avec mes yeux actuels et que je me sois bien amusé, on peut sortir tout un tas de choses typique du moyen-âge. Il ne faut vraiment pas oublier que ce texte est une chanson et qu'elle était destinée à un autre public ; que la littérature n'était pas celle d'aujourd'hui.

J'ai vraiment apprécié cette lecture, même si certaines choses ont dû m'échapper. Je suis vraiment contente d'avoir découvert – enfin — ce classique.

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