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Critique de VibrationLitteraire


Enfin une description précise et juste de la schizophrénie dans la littérature Young Adult !

Dans ce roman, nous allons suivre Caden dans son combat contre cette maladie qui s'insinue insidieusement dans son esprit. On va alors découvrir sa famille, ses amis, mais aussi ses idées délirantes, son angoisse, et puis son vécu de l'hôpital et des traitements.

Beaucoup penseront de ce livre qu'il s'agit d'un roman étrange et malaisant… En effet, il est aussi décousu que les pensées du personnage principal sont désorganisées. On est en plein coeur du sujet dès les premières pages. Il n'y a pas de construction classique en chapitres comme dans la plupart des romans. Tout comme les pensées de Caden sont particulières, ce roman est singulier. On passe clairement du coq à l'âne c'est-à-dire de pensées délirantes incluant un navire pirate, belle métaphore de la maladie nous plongeant dans l'abîme, à des moments de réalité avec sa famille, ses amis, l'hôpital.

De plus, on va clairement voir Caden décompenser au début du roman. On n'est pas dans des clichés ou des préjugés, mais dans une description fine et exacte de cette maladie mentale. En effet, Neal Shusterman nous parle de son propre vécu en tant que père, mais aussi du ressenti de son fils tout au long de l'histoire. On retrouve absolument toutes les phases de la maladie chez certains patients, du délire aux tendances mégalomaniaques au vécu persécutif en passant par l'illusion des sosies de Capgras (quel bonheur de le voir décrit ici tout simplement par des masques sur les visages de ses proches !), mais aussi une bonne description de l'angoisse majeure ressentie par les patients… Tout est retranscrit avec simplicité et exactitude. On n'emploie pas de termes réservés aux psychiatres, pas de termes sémiologiques, juste une description simple et efficace d'un ressenti, d'idées délirantes, et de beaucoup d'angoisse.

Evidemment, le roman désorganisé en étonnera plus d'un et il pourrait ne pas plaire. Mais j'applaudis vraiment l'auteur et la maison d'édition d'avoir pris ce risque. C'est l'essence même de cette maladie : la désorganisation. Alors oui, au début, on a du mal à comprendre. Les chapitres de réalité s'intercalent entre des chapitres délirants de pirates en mer. Cependant, au fil du roman, le tout s'entrecroise pour mieux se distinguer par la suite. Ce roman nous offre vraiment une métaphore que j'ai énormément appréciée !

Enfin, via les autres patients de l'hôpital, on va pouvoir explorer d'autres formes de cette maladie, et même parler du risque suicidaire important chez ces patients. Vraiment, mon petit coeur de psychiatre a jubilé tout au long de cette lecture ! D'ailleurs, la famille n'est pas en reste. On va montrer à quel point cette famille est menée à mal devant la décompensation brutale, aidante, mais aussi démunie.

Le goût amer de l'abîme ne pouvait être qu'un coup de coeur pour moi au vu de l'exactitude dans la description de la maladie et cette singularité dans la construction du roman. C'est désorganisé, parfois métaphorique et d'autres fois tellement criant de vérité ! le délire et la réalité s'entrecroisent, le lecteur ne sachant plus vraiment à quoi s'en tenir non plus, tout comme Caden, qui cherche son chemin hors de l'abîme… On termine cette histoire avec un puissant message d'espoir qui m'a beaucoup plu !
Lien : http://vibrationlitteraire.c..
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