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Critique de Butterflies


Je n'ai pas eu droit à la couverture joliment illustrée de Pocket rose et verte mais par celle plus sobre monochrome ivoire de l'éditeur Alma. le titre seul "Tartes aux pommes et fin du monde" m'a interpellée et le coup de coeur du bibliothécaire a fini de retenir mon attention. Je me suis assise bien confortablement et je l'ai lu d'une traite. le personnage nous raconte sa vie avec poésie, humour aussi. le jour où il a compris que son chien Bobby ne savait pas voler mais son père peut-être pas. Cet enfant qui va essayer de redonner le sourire à un père violent, alcoolique, ravagé par le départ d'une femme, la mort d'un père. Il greffe des ailes au chien suivant pour tenter de le faire voler. Cet enfant grandit et on partage son quotidien pas si rose. Puis sa rencontre avec Alice dans la queue d'un supermarché, la douce Alice... Il lui susurre des noms de poissons à l'oreille. Il se fait aussi un ami, Arny, passionné d'avions, de maquettes en particulier. Mais rien ne dure dans la vie.

"Aimer et perdre. La vie était rythmée par ces deux mots : aimer et perdre. Aimer le plus longtemps possible, et puis un beau jour tout perdre. J'allais devoir réapprendre à aimer pour réapprendre à perdre. Pour l'instant je me contentais d'écouter la pluie en regardant mes mains".

Pour palier ce manque de vie, il s'achète un flingue... Et cet objet devient son ultime ami, son confident, son double. Partout où il va, il l'emmène avec lui, en fait sa compagne de vie, tombe en amour pour cet objet et retrouve le goût de vivre, ("une compagnie silencieuse qui savait comment prendre quelqu'un par les sentiments.")... Paradoxal mais tellement bien écrit.

Le 1er premier roman Guillaume SIAUDEAU nous parle donc de fin du monde, de chiens possédant des ailes de carton, de flingue, de boite de maquereaux, d'un coup de foudre, d'abandon de soi, de quais de déchargement, de maquettes d'avions, de balades oniriques matinales, de cocktails clignotants, de vies qui s'étiolent, de tartes aux pommes, de la simplicité et de la banalité de la vie... C'est léger, humoristique, grave, doux, philosophique et bourré de poésie burlesque et attachante.

"Tartes aux pommes et fin du monde" est un roman drôle mais pas comique, simple mais touchant, grave mais pas désespérant. C'est le mélange des genres, la foire à la simplicité et à la beauté des mots et des phrases, les turpitudes du quotidien , les idées noires et les bonheurs des lendemains. C'est l'équilibre que l'on cherche, le pas que l'on entreprend l'un après l'autre, le chemin que l'on emprunte vers l'inconnu. Celui dont on n'est pas sûr mais qu'importe puisque l'inconnu n'est de toute façon pas connu. C'est les petites joies, les petits riens du quotidien, les désespoirs et les cris que l'on ne pousse pas de peur de se frotter à des plus forts que soi. C'est la lumière dans la nuit noire, c'est des mains tendues lorsqu'on ne trouve plus de repères, lorsqu'on recherche un nouvel itinéraire, une nouvelle voie.

A lire sans hésitation.
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