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Critique de Sarindar


Laissons de côté l'histoire des personnages au fond secondaires de ce roman même lorsqu'ils sont mis en avant et attachons-nous à la Grande Histoire. Sienkiewicz, célèbre auteur de Quo Vadis, ne pouvait pas ignorer les heures glorieuses de sa patrie, une nation polonaise bâtie grâce à la lutte multiséculaire, sans cesse à reprendre, contre les ennemis héréditaires, qu'ils fussent germains ou slave. Pour l'honneur et pour la croix est une version peut-être légèrement abrégée du roman intitulé : Les chevaliers Teutoniques.
L'accent est mis dans ce roman historique sur les exactions dont se rendirent coupables les membres de cet Ordre religieux et militaire et sur l'hypocrisie foncière qui leur permettait d'arguer de la non-conversion de certaines populations pour leur faire une guerre à outrance et construire un État aux dépens de la Lithuanie et de la Pologne. Ce prétexte de devoir réduire le paganisme, en Samogitie par exemple, conduisit les Chevaliers Teutoniques, qui se faisaient aider régulièrement dans leurs entreprises conquérantes par des hommes d'armes venus d'Europe occidentale, à commettre bien des crimes et des injustices, et c'est ce que met en avant Henryk Sienkiewicz pour exalter la lutte des Polonais contre l'envahisseur.
Comment exhiber la Croix sur son manteau de moine-soldat quand on se fait un cruel suppôt du diable - ce ne peut être qu'avec cette même croix noire qu'arborent les Porte-Glaives dans le film d'Eisenstein pour glorifier l'action d'Alexandre Nievski au XIIIème siècle, qu'avec cette croix qui devait servir plus tard aussi aux Nazis lorsqu'ils allaient envahir la Pologne dans une étroite complicité avec les Soviétiques en 1939.
Décidément tout est amalgamable même si Sinkiewicz a écrit son roman bien avant ces événements avant ces derniers événements. Les mêmes tendances se retrouvent.
Mais le morceau de bravoure du livre, c'est la fameuse bataille de Grünewald-Tannenberg, livrée le 15 juillet 1410 et que le réalisateur Aleksander Ford devait porter à l'écran pour vanter l'héroïsme de ceux qui écrasèrent l'armée, pourtant numériquement inférieure conduite par un Grand-Maître ultra-belliqueux et ambitieux, qui périt d'avoir manqué d'intelligence politique en cette journée mémorable.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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