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Critique de Ellana1978
'ai fini hier soir Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, premier livre encensé et primé de l'auteur et réalisateur chinois Dai Sijie. Malgré un petit à priori négatif dû au seul film que j'ai vu de lui (Les filles du botaniste) , je me suis lancée dans cette lecture avec plaisir, grâce à une écriture fluide et agréable, et à ce parfum asiatique qui m'attire toujours autant.
Il faut bien avouer qu'à chaque fois que je lis un livre sur la révolution chinoise, je tombe des nues en réalisant à quel point je me sens loin de tout ça, bien heureuse dans mon petit confort occidental où l'on ne brûle plus les livres et l'on ne risque pas de finir ouvrier ou agriculteur pour expier un bref passage à l'université ! J'ai ainsi l'impression naïve qu'on me parle d'un siècle éloigné, et que l'électricité, le cinéma ou les baskets ne sont que des anachronismes oubliés, alors que la Révolution chinoise ne s'est calmée qu'il y a une trentaine d'années.
Si je m'arrêtais là, je dirai que le livre vaut la peine d'être lu aussi bien pour l'évasion que le déniaisage en douceur... Pourtant hier soir, je sentais qu'il y avait quelque chose qui clochait dans cette histoire, et ce matin cela m'a sauté aux yeux. Finalement, la Petite Tailleuse s'en va parce qu'elle a été transformée par la découverte des livres occidentaux, livres qui finiront donc brûlés par les jeunes intellectuels qui avaient pourtant tout fait pour les récupérer ! Et je repense alors aux Filles du botaniste et à la pauvre eurasienne qui a elle aussi "poussée" une jeune fille chinoise sans défense à goûter aux joies de l'homosexualité. La fin est d'ailleurs la même : détruire le mal, brûler les livres, tuer l'eurasienne et se dire que finalement on était bien mieux sans eux... Quelle est donc la morale de ces histoires que nous raconte gentiment Dai Sijie comme s'il s'agissait d'un simple détail : que les femmes ne doivent pas s'instruire ou s'émanciper ? que la culture occidentale est un poison ? que les révolutionnaires n'avaient pas tout à fait tort ?
Il faut bien avouer qu'à chaque fois que je lis un livre sur la révolution chinoise, je tombe des nues en réalisant à quel point je me sens loin de tout ça, bien heureuse dans mon petit confort occidental où l'on ne brûle plus les livres et l'on ne risque pas de finir ouvrier ou agriculteur pour expier un bref passage à l'université ! J'ai ainsi l'impression naïve qu'on me parle d'un siècle éloigné, et que l'électricité, le cinéma ou les baskets ne sont que des anachronismes oubliés, alors que la Révolution chinoise ne s'est calmée qu'il y a une trentaine d'années.
Si je m'arrêtais là, je dirai que le livre vaut la peine d'être lu aussi bien pour l'évasion que le déniaisage en douceur... Pourtant hier soir, je sentais qu'il y avait quelque chose qui clochait dans cette histoire, et ce matin cela m'a sauté aux yeux. Finalement, la Petite Tailleuse s'en va parce qu'elle a été transformée par la découverte des livres occidentaux, livres qui finiront donc brûlés par les jeunes intellectuels qui avaient pourtant tout fait pour les récupérer ! Et je repense alors aux Filles du botaniste et à la pauvre eurasienne qui a elle aussi "poussée" une jeune fille chinoise sans défense à goûter aux joies de l'homosexualité. La fin est d'ailleurs la même : détruire le mal, brûler les livres, tuer l'eurasienne et se dire que finalement on était bien mieux sans eux... Quelle est donc la morale de ces histoires que nous raconte gentiment Dai Sijie comme s'il s'agissait d'un simple détail : que les femmes ne doivent pas s'instruire ou s'émanciper ? que la culture occidentale est un poison ? que les révolutionnaires n'avaient pas tout à fait tort ?
