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Critique de MarianneL


Le livre de Jon rassemble, sous toutes les formes que la mémoire et l'imagination veulent bien livrer, les souvenirs de Jon, le père d'Eleni Sikelianos. Un père absent, accro à l'héroïne et à l'alcool, et retrouvé finalement mort dans la chambre d'un motel d'Albuquerque après des années d'autodestruction. Un père dont l'addiction à la musique, aux livres, aux arbres et aux animaux est aussi évoquée par touches, dans les méandres de sa vie éparpillée.

« ... Dans le bras de mon
père se trouve cette substance sucrée et le thé et l'amour d'une cuillère, une ficelle, un garrot. Dans son bras se trouve le triangle des Bermudes. Dans le bras spirituel de mon père dans la nuit est la nuit il s'inquiète du sort des scolytes des ormes qui meurent de faim. Dans le bras spirituel de mon père il y a une photo de moi quand j'étais bébé j'ai un crâne mou, il l'embrasse. Au milieu du bras spirituel de mon père il y a maintenant de petites rafales de neige, à peine visibles maintenant, et des petites gouttes de sang sur les touches de piano. »

Lettre à Jon, notes en vue d'un film, histoires entendues, inventaires des maigres souvenirs, rêves, bribes, etc., Eleni Sikelianos en appelle à toutes les formes pour rendre compte de la vie disloquée de Jon, des multiples routes de la mémoire, et des trous de son identité du fait de ce manque de père ; pour épuiser la colère de l'absence de Jon, ne plus avoir à rêver d'une autre enfance, pour sa propre reconstruction.

« Ces histoires ne seront pas cousues pour former une couverture sans la moindre couture, susceptibles de recouvrir les traces de cette famille. Dans ce récit, toutes les failles sont visibles, elles saillent telles des cicatrices, elles cèdent aux coutures ou n'ont tout simplement jamais été rapiécées. »
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