AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mahaut_vanes


Après avoir découvert "Et ils meurent tous les deux à la fin", je voulais retrouver une lecture du même auteur qui me plaise, qui m'intéresserait autant. Je prévoyais de lire ses autres romans mais celui-ci est sorti et la couverture m'a beaucoup plu ; dans des teintes joyeuses, pétantes. Son titre est long, certes, mais nous prépare.
Si "Et ils meurent tous les deux à la fin" traitait de la mort, celui-là traite du bonheur. Un sujet tout aussi délicat.
Eh bien quelle déception.

( Quelques spoils seront présents si vous descendez plus bas )

Le résumé parlait d'une institution permettant d'effacer vos douloureux souvenirs.
Déjà, ça ne me convenait pas. Je suis de ceux qui pensent qu'il faut toujours assumer et survivre. Que le passé et le souvenir nous forgent. Oublier, je trouve que c'est un peu lâche et que c'est trop simple, et puis surtout ! : impossible.
Mais pas besoin d'aller aussi loin, on ne parle que rarement de cette mystérieuse institution, peut-être un peu plus à la fin mais sans grande description.
Sachant que c'est le pitch de l'histoire...

Les personnages sont...Comment dire ? Très mauvais.
Les "amis" d'Aaron sont sauvages, malades, dangereux, ennuyeux à mourir. Inintéressants, je ne vois pas ce qu'ils font là, ils débarquent n'importe où, pour des interventions souvent futiles. Alors certes, on nous présente ici des "potes", des gens avec qui vous riez bien mais à qui vous ne pourrez faire confiance, des gens qui ne vous connaissent pas et que vous ne connaissez pas. Dans ce cas précis, vous n'avez pas besoin vu qu'ils sont sans intérêt.
Trois autres personnages ont su attiser ma curiosité : Thomas, Genièvre et le petit copain d'Aaron du début et de la fin, ils étaient complexes, très différents des autres, humains et parfaitement décrits. On arrive rapidement à les cerner et les comprendre. Ces trois là sont des personnages majeurs du livre.
Aaron est médiocre.
Il n'est pas du tout digne d'intérêt, il n'a pas de vraies passions, c'est le cliché de l'ado que nous essayons de vaincre : pas mâture, égoïste, mou. Et le style d'écriture de l'auteur n'arrange pas les choses...
En bref, c'est la première fois que le protagoniste m'agace et m'indiffère en même tant et autant.
Curieusement, j'ai eu un petit coup de coeur pour son frère. À la fois complètement effacé et pourtant tellement présent ! Et puis, les relations entre frères et l'amour qui s'y trouve (ou pas) sont les sujets qui me plaisent le plus !

La plume de l'auteur est moins bonne que celle de "Et ils meurent tous les deux à la fin", tout le long du livre, j'avais l'étrange impression de lire le roman d'un écrivain sans expérience qui ne jurait que par des gros mots et des allusions sexuelles à répétition...Par des phrases beaucoup trop descriptives (exemple inventé : après avoir mangé, je sors. Je croise Patati qui parle à Patata. Je fais comme si je ne les connaissais pas. J'ai pas envie d'avoir des problèmes), donc un style plat. C'est ennuyeux et plusieurs fois, j'ai failli abandonner ce livre. Pourtant, j'ai continué parce que, malgré l'ennui que cela procure, c'est un style facile à lire et rapide.

Les dernières pages sont sûrement les meilleures, elles sont haletantes et tout s'explique et se joue. J'attache énormément d'importance à la fin et le message que cela laisse. Alors je n'ai pas été déçue, pour le coup. Un beau message et un message innovant. Non vraiment, c'est cela qui rattrape toutes les "erreurs" du bouquin.

Donc, pour conclure, ce livre avait un pitch, un résumé et une idée principale intéressants, quelque chose de nouveau. Les personnages, malgré tout, nous font ressentir des émotions (dégoût, haine, amour, joie, intérêt) et il y a bien un, voire deux, personnages qui suscitent de l'appréciation et de l'amour.
La plume est simple et facile à lire, c'est rapide.
La fin est nouvelle, étonnante et nécessaire. Elle laisse un très beau message sur le bonheur et l'amour. Adam Silvera traite ici l'homosexualité, la sexualité et les quartiers, les gangs. Il propose une large gamme de situations, de leçons et nous fait ouvrir les yeux sur certaines choses.
Donc cela mérite au moins trois étoiles...

Cependant, je suis quasiment certaine que mon jugement ait été altéré par mes attentes, et donc mes déceptions. Je me plongerai sûrement dedans dans quelques années, avec un regard nouveau et plus de recul.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}