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Critique de BazaR


BazaR
27 septembre 2015
Comment un gouvernement totalitaire doit-il traiter ses opposants ? La peine de mort ? le goulag ? La Syndicature - gouvernement patchwork entre libéralisme et marxisme qui a renversé la démocratie aux USA en 1984 (la date n'est pas un hasard) et apprécie les méthodes autoritaires telles que contrôle de la presse, surveillance policière généralisée et ersatz de justice - a trouvé une idée brillante : elle les envoie dans le passé le plus lointain possible, disposant d'assez d'oxygène, où ils ne pourront plus nuire. le camp des hommes est séparé de celui des femmes par quelques millions d'années pour éviter qu'une reproduction incontrôlée ne modifie l'Histoire. La peine est toujours perpète car le voyage dans l'autre sens, vers le futur, est impossible.
Barrett, vieux responsable du procrastinateur Front Révolutionnaire, est le résident le plus ancien du camp, appelé station Hawksbill du nom du découvreur du voyage dans le temps. Il gère comme il peut ce petit groupe d'hommes qui perd la tête dans ce désert infini qu'est le Cambrien. Régulièrement un nouveau condamné, toujours un opposant politique, leur est envoyé et il se charge de son installation. Mais un jour apparaît Lew Hahn, un économiste qui ne connaît rien à l'économie, qui ne s'intéresse pas à la politique. Que fait-il donc à Hawksbill ?

Je ne peux pas dire que ce roman m'a enthousiasmé. le récit est assurément maîtrisé, intercalant les chapitres se situant au Cambrien et ceux consacrés aux souvenirs de la lutte révolutionnaire de Barrett. Les débats politiques du Front sont intéressants. La décomposition mentale des internés de Hawksbill est dérangeante. Les scènes d'interrogatoires de la police de la Syndicature ont un goût véritablement amer. Silverberg s'est bien documenté sur le Cambrien et a pensé à consolider son idée de voyage temporel, par exemple en mentionnant la synchronisation indispensable des deux époques : si la déportation à Hawksbill du premier opposant marque l'an zéro, alors la déportation d'un autre opposant deux ans plus tard à l'époque de la Syndicature le verra atterrir en l'an 2 de Hawksbill.
Cependant l'ensemble est plutôt ennuyeux. le décor du Cambrien – roche nue, océan, quelques trilobites et quelques cabanes en plastiques - est désolant. La description du décor n'est pas le point fort de l'auteur mais là c'est vraiment service minimum. Il n'y a pas de rebondissement, pas d'action et beaucoup de blabla, surtout de la part des révolutionnaires de salon. Il n'y a pas de véritable surprise. La fin est prévisible. Bref on a l'impression de manger à la cantine : ça manque de saveur même si c'est bien cuit.

2.5 sur 5 me paraît bien payé.
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