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Critique de Kalgan


Nouveau format de critique où j'analyse le texte par l'intermédiaire de questions soulevant tous les aspects de fond du récit. La critique révèle néanmoins en grande partie l'intrigue du livre.

Ce chef d'oeuvre de Silverberg aborde de nombreuses notions sans pouvoir toutes les développer, et laisse beaucoup d'interrogations du lecteur sans réponses.
Le personnage de Muller semble avoir jusqu'aux dernières pages du livre une vision pessimiste de l'humanité, une opinion qui sera balayée à grand fracas à la toute fin du livre d'une façon très optimiste et émouvante.

Si l'on s'attendait à un récit centré sur le labyrinthe de Lemnos, le scénario dépasse très vite le contexte du labyrinthe mais laisse des questions sans réponses: qui sont les mystérieux constructeurs de labyrinthe et pourquoi l'ont-ils construit? Pour se protéger de quoi? Et quelle est cette mystérieuse maladie qui semblait anéantir toutes les espèces intelligentes de la galaxie à une même période de l'Histoire, et qui eut raison des constructeurs du labyrinthe?

Qui sont vraiment les Hydriens? Une communication est-elle vraiment possible avec-eux? Sont-ils vraiment inférieurs aux hommes? Qu'ont-ils vraiment fait à Muller? Il y a-t-il une discipline commune avec eux, un domaine absolu comme les mathématiques qui serait similaire à toutes les espèces possédant une intelligence développée? Les Hydriens ont-ils finalement aidé inconsciemment ou non l'humanité (et eux-mêmes par la même occasion) en infligeant ces dommages à Muller?

L'action de Muller a-t-elle suffit à faire comprendre aux Extragalactiques que l'humanité était consciente et intelligente et ne devait pas être soumise? Est-ce que des êtres considérés supérieurs à d'autres auraient plutôt tendance à asservir les êtres inférieurs ou au contraire à être bienveillant à leur encontre, leur supériorité étant signe de sagesse, ne leur conférant donc pas le besoin d'asséner cette supériorité en asservissant ceux qui leur sont "inférieurs"? Lorsque l'on cherche une réponse chez les hommes, qui n'hésitent pas à réduire en esclavage tout ce(ux) qui leur semble inférieur, l'avenir se révèle inquiétant si l'humanité devait tomber sur des êtres supérieurs à eux dans la galaxie.

Silverberg envisage les deux extrêmes de l'humanité, et symbolise son mauvais côté (même si Silverberg insiste sur le fait que l'idée de clivage bien/mal est absurde) par Boardmann, qui cependant ne semble vouloir agir que pour la sauvegarde de l'humanité: cette ambivalence appelle à se demander qui croire? Boardmann est-il vraiment le "méchant" de l'histoire?

En quoi la réaction de la majeure partie des humains face à la maladie de Muller est-elle révélatrice de la mauvaise partie de l'humanité et justifie le profond dégoût et mépris de Muller pour l'humanité? Qui de Muller ou du reste de l'humanité déteste le plus l'autre? Pourquoi Muller accepte finalement si facilement de collaborer avec Boardmann, ce qui tranche avec tous les propos qu'il a tenu?

Pourquoi le fait de pouvoir voir l'âme de Muller ne laisse apparaitre aux yeux du monde entier uniquement le coté obscur de Muller, ne dévoilant que la partie puante (dans les termes de Silverberg) de l'âme de Muller? Qu'en est-il de la belle partie de l'humanité qu'il y a chez Muller, de son bonheur, de ses souvenirs heureux, de son ambition débordante, de son ambition de devenir un Dieu? Pourquoi n'est ce pas cela que l'on aperçoit lorsqu'on approche Muller?

Toute ces questions que suscite le texte témoignent de la profondeur de ce récit et du grand génie de son auteur, Silverberg.
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