AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Woland


Woland
26 décembre 2014
Jasper Jones est le fils d'un Blanc et d'une Aborigène. A quinze ans environ, il mène une vie un peu à la Huckleberry Finn car, depuis l'accident de voiture qui a coûté la vie à son épouse, le père de Jasper s'est laissé complètement aller et n'est guère tendre avec son rejeton. Evidemment, dans la petite ville de Corrigan, Jasper Jones est plutôt mal vu en raison autant de la clochardisation de son père que du sang aborigène de sa mère. Et, très jeune, il a donc appris à faire avec.

Il semble par contre que les filles n'aient pas, envers Jasper, la même retenue que les adolescents mâles et les adultes en général. Il a une petite amie (plus ou moins platonique), Laura Wishart, laquelle n'est autre que la fille aînée de l'une des autorités locales. Or, un soir qu'il revient, après quinze jours de travail en tant que journalier pour ramasser des pêches, dans la clairière qui a abrité tant de leurs rencontres, voilà que Jasper tombe sur Laura, bel et bien pendue à un arbre. Visiblement, ce ne peut être qu'un meurtre : le corps de la jeune fille présente en effet de nombreuses traces de coups et elle a, hélas ! un oeil au beurre noir.

On a beau avoir appris très tôt à se débrouiller, Jasper se sent quelque peu dépassé et, ne sachant que faire, il se tourne vers Charlie Bucktin, un ado un peu plus jeune que lui, fils d'un couple désuni tentant désespérément de rester uni au moins pour la galerie locale et ...

Au début, l'histoire est intéressante. Mais les longueurs, une construction de bric et de broc, des ficelles aussi grosses que des lianes amazoniennes, une façon plutôt brouillonne d'aborder le problème du racisme (si Jasper est à moitié aborigène, l'autre copain de Charlie, lui, est viêtnamien et l'action se situe au début des années soixante) et le désir trop visible de l'auteur de faire du Mark Twain créent une sensation d'impatience, puis d'exaspération singulièrement pénibles. Avec ça, on a l'impression de n'avoir à faire qu'à des stéréotypes. Oh ! les malheureux personnages essaient bien de vivre leur vie mais non, on n'y croit pas un seul instant : ding, dang, dung, ça sonne faux.

Certes, fidèle à mon optimisme viscéral, j'ai lu ce roman jusqu'au bout. Mais, bien qu'il ait reçu l'Australian Indie Award décerné par les libraires indépendants, franchement, je ne relirai pas de si tôt "Le Secret de Jasper Jones". Et je vous assure que vous pouvez passer à côté sans redouter de perdre grand chose.

Cela dit, vous faites ce que vous voulez, bien sûr et tous les goûts sont dans la nature. D'un autre côté, certains enfants et ados peuvent trouver ce livre sensationnel et, côté style, au-delà la traduction, il n'y a vraiment aucun problème : c'est simple, naturel et ça ne se démodera pas. Je rappelle une fois encore que tous les avis, favorables ou défavorables, que je me permets d'émettre sur Nota Bene (ou Babelio) sur quelque sujet que ce soit, ne sont et ne restent représentatifs que de moi-même. D'ailleurs, si vous trouvez de l'intérêt et des qualités au "Secret de Jasper Jones", nous serions vraiment heureux que vous veniez nous les faire découvrir. ;o)
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}