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Critique de Sharon


Georges Simenon s'est rendu aux Etats-Unis, y a vécu, y a situé l'action de plusieurs de ses romans (je pense notamment à Maigret à New York ou au moins connu La boule noire). Là, il traverse les Etats-Unis, non pas de l'Est à l'Ouest, mais du Nord au Sud, du Maine à la Floride. Il n'est pas seul : dans la première voiture, sa secrétaire (et future épouse) Denyse et son fils aîné Marc, né en 1939. Dans la seconde voiture, sa femme Tigy et l'institutrice privée de son fils.
Ce qui intéresse Simenon dans ce voyage ? La découverte du Sud - il accorde beaucoup d'importance à la Virginie - mais aussi la rencontre avec les américains et leur mode de vie. Les premiers supermarchés sont là, la nourriture offerte dans les "restaurants" est bien différente de ce que l'on trouve en France, et je ne parle pas de l'alcool non plus. Les grands hôtels sont bondés, Simenon et les siens usent alors d'un autre mode d'hébergement - sans être cependant contraints de dormir dans la voiture. Il leur est arrivé de tomber sur un hôtel ... où il aura plus envie de fuir que de rester. Plus qu'à la couleur locale (ah ! cette maison de bois qui déménage), Simenon s'intéresse aux paysages et aux personnes qu'il croise. le pays est jeune, et déjà la société de consommation, la société de loisirs est là puisque les employés de bureau écourtent leur pause déjeuner afin de partir plus tôt. Il existe des musées, aussi, là où un objet de cinquante ans est déjà digne d'y figurer. Rien ne dure vraiment et comme le dit Simenon non sans humour : Comprenez-vous l'avantage des maisons en bois ? Au moins on peut y mettre le feu avant qu'elles ne deviennent des curiosités historiques !
Amérique de rêve ? Oui, un peu aussi. Georges Simenon note déjà l'individualisme grandissant, dans un pays où le maître-mot est la liberté. Il note aussi la faiblesse culturelle de l'éducation donnée, et aussi l'un des objectifs de cette éducation : donner confiance à chacun en ses possibilités. Ne va-t-il pas jusqu'à dire : Ne vaut-il mieux pas laisser les angoisses philosophiques à quelques-uns qui sont assez solides pour les supporter, au lieu de semer une graine aussi dangereuse dans des terrains mal préparés?
L'Amérique en auto nous offre une promenade plaisante mais forcément parcellaire : "Parce que l'Amérique est si multiple qu'on n'a qu'à choisir. Et c'est sans doute ç cause de cela qu'il est difficile d'en parler. "
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