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Critique de MarcelP
Une maman poule et son poussin... Tati (la veuve Couderc du titre), matrone épaisse et paysanne lésineuse, recueille dans sa fermette isolée Jean, fraîchement sorti de prison. Rapidement, le jeune meurtrier, homme à tout faire d'occasion, nourrit les bêtes, entretient le jardin et couche avec la patronne.
Une enfance sans amour, une famille encombrante et un besoin de sérénité les unissent. Les Travaux et les Jours.
Mais chez Simenon, le bonheur est de courte durée : le temps d'une couvaison. La machine s'enraye : une rousse géline, nymphette boudeuse, aguiche la jalousie de Tati qu'une violente querelle familiale a laissée affaiblie, de répétitifs cauchemars amenuisent la force vitale de Jean, le tonnerre gronde. "(...) adieu veau, vache, cochon, couvée".
Apaisée, la première partie du roman, solaire, surprend chez Simenon. La récurrence de macules rouges inquiètent cependant (un édredon, la robe d'une fillette, ...) et l'on devine qu'après cette courte accalmie, le ciel se chargera de nuées et l'orage, un instant suspendu, éclatera avec un redoublement de violence.
Si la figure de Jean m'a semblé opacifiée par des états d'âme qui sentent la fabrique, c'est le portrait de la fruste Tati qui a retenu toute mon attention. Par petites touches sensibles, Simenon reconstitue la vie laborieuse de cette malmenée : objets ordinaires, gestes routiniers, corps flapi, souvenirs remâchés... et ce subtil hyperréalisme rend tangible son héroïne de papier. Elle nous devient familière, comme une lointaine cousine au coeur simple.
Un excellent Simenon.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
Une enfance sans amour, une famille encombrante et un besoin de sérénité les unissent. Les Travaux et les Jours.
Mais chez Simenon, le bonheur est de courte durée : le temps d'une couvaison. La machine s'enraye : une rousse géline, nymphette boudeuse, aguiche la jalousie de Tati qu'une violente querelle familiale a laissée affaiblie, de répétitifs cauchemars amenuisent la force vitale de Jean, le tonnerre gronde. "(...) adieu veau, vache, cochon, couvée".
Apaisée, la première partie du roman, solaire, surprend chez Simenon. La récurrence de macules rouges inquiètent cependant (un édredon, la robe d'une fillette, ...) et l'on devine qu'après cette courte accalmie, le ciel se chargera de nuées et l'orage, un instant suspendu, éclatera avec un redoublement de violence.
Si la figure de Jean m'a semblé opacifiée par des états d'âme qui sentent la fabrique, c'est le portrait de la fruste Tati qui a retenu toute mon attention. Par petites touches sensibles, Simenon reconstitue la vie laborieuse de cette malmenée : objets ordinaires, gestes routiniers, corps flapi, souvenirs remâchés... et ce subtil hyperréalisme rend tangible son héroïne de papier. Elle nous devient familière, comme une lointaine cousine au coeur simple.
Un excellent Simenon.
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