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Critique de daniel_dz


Maigret a la retraite vient à l'aide de son neveu, un policier qui risque de se faire accuser, à tort, du meurtre d'un truand. J'ai été surpris de lire un Maigret sans grisaille et avec de l'action, mais si je devais recommander ce roman, ce serait uniquement pour la joute psychologique qui le termine, le reste étant assez plat.

Nombreux sont encore ceux qui ignorent que Georges Simenon n'a pas écrit que des romans mettant en scène Jules Maigret. C'est un tort car ces autres romans brossent souvent des portraits d'une finesse psychologique remarquable. Ainsi, j'ai récemment posté ici un commentaire de « La vieille », dont je me suis délecté. J'ai eu envie de comparer ce roman à un roman de la série des Maigret, série dont je n'avais plus rien lu depuis une dizaine d'années.

Par hasard, une boîte à livres m'a tendu « Maigret ». le titre sonne comme celui qui serait le premier d'une série. Il n'en est rien. Et il ne termine pas non plus la série, bien que nous y retrouvions Maigret à la retraite: Simenon ne s'est pas contraint à écrire ses romans en suivant la chronologie de la vie de son héros.

Jules Maigret mène une vie de retraité paisible à la campagne, au bord de la Loire. Un soir, il se fait réveiller par son neveu Philippe, policier à Paris. En planque chez un truand qui se fait abattre, Philippe a paniqué et s'est fendu d'une réaction dont l'ambiguïté risque de le faire accuser du meurtre. Il implore dont l'aide de son oncle pour identifier le vrai coupable. Voilà donc Maigret dans le décor de ses années d'activité, au milieu de ses anciens collègues. Il traque les chefs de bandes et leurs lieutenants, erre dans les boîtes de nuits, sympathise avec les filles de joie (on ne se refait pas), pour finir par coincer le coupable.

Je m'attendais à retrouver Maigret dans une ambiance lente, plongée dans un brouillard gris. Mais non: le récit est assez rythmé, il y a de l'action, et si le monde de la nuit n'est certes pas bien coloré, je n'ai pas trouvé la grisaille à laquelle je m'attendais.

L'action n'est cependant pas prenante. Simenon est connu pour la rapidité avec laquelle il boucle un roman mais dans ce texte-ci, cela se ressent: j'ai eu l'impression d'un texte écrit à la va-vite, sans réelle originalité, sans réel suspense. Seule la dernière partie témoigne de toute la finesse psychologique dont Simenon peut se montrer capable. Il s'agit d'un entretien tendu dans lequel Maigret va pousser le coupable dans ses derniers retranchements, pour lui faire avouer son crime. Ce morceau-là est remarquable ! La description du malfrat suçant une praline est digne des gros plans d'Hitchcock !

Donc voilà. Ça se lit vite, heureusement. Je n'ai pas lu beaucoup de Maigret et, de ceux-là, je n'ai plus un souvenir précis. Je ne sais pas trop lequel vous recommander, si vous ne deviez en lire qu'un. Les suggestions sont bienvenues.
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