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Critique de Andromeda06


Éric Stalner et Cédric Simon nous proposent ici une très belle adaptation graphique du roman d'Émile Zola, "La curée", second volume des Rougon-Macquart.

Aristide Saccard (Rougon de naissance) vient de quitter Plassans avec femme et enfant pour s'installer à Paris et y faire fortune. Veuf peu de temps après, il renvoie son fils Maxime à Plassans, ce dernier le gênant dans ses projets futurs. Il épouse Renée, fille d'un richissime magistrat. de fil en aiguille, et au gré de nombreuses magouilles, il endettera sa femme et récupérera petit à petit toutes ses possessions. Mais pendant qu'il s'enrichit sur son dos, Renée trouve du réconfort dans les bras de Maxime, revenu de Plassans...

On retrouve tout à fait la critique sociale de Zola : l'avidité de Saccard, le besoin de reconnaissance et d'amour de Renée, tous deux baignant dans l'opulence. On les voit évoluer dans un Paris des années 1860 en pleine ébullition, en pleine transformation, dans lequel les magouilles de Saccard portent leur fruit, dans lequel il rafle tout ce qu'il peut sans le moindre scrupule, jusqu'à endetter sa propre femme pour le bien-être de son portefeuille. Il est détestable à souhait, fourbe et très intelligent.

Quant à Renée, je l'ai prise davantage en pitié ici que dans l'oeuvre de Zola, le fait qu'elle en veuille toujours plus aussi (mais d'amour en ce qui la concerne) n'étant pas aussi appuyé. On perçoit son mal-être et sa jalousie, mais ce n'est pas dépeint de la même manière. En revanche, je ne me rends compte que maintenant qu'elle a une personnalité similaire à l'Emma Bovary de Flaubert (paru 14 ans avant "La curée").

Les superbes graphismes dépeignent à merveille toute cette engeance, cette aristocratie qui nage dans l'opulence (hôtels particuliers, mets goûteux à foison, dernières tenues à la mode, etc). le Paris du XIXe siècle est également bien représenté. Et les personnages, particulièrement les visages, sont très réussis. L'ensemble des dessins sont beaux, tantôt lumineux tantôt plus ternes selon les circonstances. Tout est détaillé. Les traits sont fins.

Roman graphique oblige, l'histoire est synthétisée mais tout de même très fidèle à l'originale. On n'a évidemment pas droit aux descriptions détaillées et précises de Zola, mais elles sont largement compensées par un travail graphique minutieux et majestueux.

Une très très belle adaptation.
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