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Critique de saigneurdeguerre


Eugénie est chanteuse de rue. Son talent attire les badauds. C'est une excellente occasion pour ses complices de faire les poches des bourgeois. Leur numéro est bien rôdé. Les victimes n'y voient que du feu.
Faut dire que les conditions de vie sont bien pénibles pour ces saltimbanques qui rêvent de ressusciter leur paradis perdu « L'oiseau rare » qu'un incendie a dévoré avalant jusqu'aux parents d'Eugénie. C'est miracle si celle-ci s'en est tirée. Pour recréer L'oiseau rare, presque tous les moyens sont bons.
Mais est-ce là la préoccupation principale d'Eugénie ? La gamine est une admiratrice inconditionnelle de l'immense Sarah Bernhardt. Elle rêve de jouer la comédie sur les planches comme son idole. Elle connaît des tas de textes par coeur et a un réel talent. Son rêve est-il accessible quand on voit où elle vit ?

Critique :

Magnifique travail de reconstitution de ce que pouvait être le Paris de la fin du XIXe siècle, ce Paris qui a vu tant de grands travaux en faire une des plus belles villes du monde… Aux dépens des plus pauvres qui voyaient leurs quartiers rasés et qui se retrouvaient repoussés en périphérie, le long des fortifications voulues par Thiers pour empêcher les Allemands de prendre un jour la capitale. Pas sûr que ces coûteuses fortifications aient servi à quelque chose…
Bref, c'est là que s'établissent ouvriers, artisans, paysans venus chercher du travail en ville. Ils construisent sans autorisation des cabanes avec les matériaux qu'ils trouvent. Les chiffonniers font les poubelles en ville pour récupérer tout ce qu'ils peuvent et le vendre, notamment à des usines qui en ont besoin comme matières premières. Soit il y a des objets récupérables qui parfois finissent dans les taudis où loge cette population parmi laquelle vivent des « apaches ». Qui sont-ils ? Aucune crainte à avoir pour les scalps de la population. Ces apaches-là sont souvent des jeunes gens en bandes organisées qui volent, pillent, menacent, rackettent. Cependant, tous les habitants sont d'accord sur un point : flics et gendarmes ne sont pas les bienvenus. Il faut dire qu'ils ne sont pas spécialement au service de tous les citoyens, mais seulement des nantis.
Cédric Simon et Eric Stalner ont donné corps à un scénario très vivant, fort bien documenté et crédible. Les dessins d'Eric Stalner, bien servis par la mise en couleurs de Florence Fantini, sont superbes. Les changements d'angles de prises de vues, les expressions des personnages, la minutie dans les moindres détails répondent aux critères les plus exigeants de notre époque. Il va falloir que je me procure la suite… A moi, Sarah Bernhardt !
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