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L'oiseau rare tome 1 sur 2

Éric Stalner (Autre)Éric Stalner (Autre)
EAN : 9782818975442
56 pages
Bamboo Edition (19/08/2020)
3.68/5   45 notes
Résumé :
Ils sont prêts à toutes les combines pour atteindre leur rêve. Dans ce bidonville parisien, au milieu du petit peuple chassé par la spéculation immobilière, vivent Eugénie et sa bande : le vieil Arthur, Tibor, l'ancien dompteur hongrois et les deux frères, Constantin et Lucien. Le ciment de cette famille, c'est Eugénie qui les entraîne dans son rêve fou de reconstruire L'Oiseau rare, le cabaret de son grand-père.
Pour cela, chanter dans les rues ne suffit pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Eugénie est chanteuse de rue. Son talent attire les badauds. C'est une excellente occasion pour ses complices de faire les poches des bourgeois. Leur numéro est bien rôdé. Les victimes n'y voient que du feu.
Faut dire que les conditions de vie sont bien pénibles pour ces saltimbanques qui rêvent de ressusciter leur paradis perdu « L'oiseau rare » qu'un incendie a dévoré avalant jusqu'aux parents d'Eugénie. C'est miracle si celle-ci s'en est tirée. Pour recréer L'oiseau rare, presque tous les moyens sont bons.
Mais est-ce là la préoccupation principale d'Eugénie ? La gamine est une admiratrice inconditionnelle de l'immense Sarah Bernhardt. Elle rêve de jouer la comédie sur les planches comme son idole. Elle connaît des tas de textes par coeur et a un réel talent. Son rêve est-il accessible quand on voit où elle vit ?

Critique :

Magnifique travail de reconstitution de ce que pouvait être le Paris de la fin du XIXe siècle, ce Paris qui a vu tant de grands travaux en faire une des plus belles villes du monde… Aux dépens des plus pauvres qui voyaient leurs quartiers rasés et qui se retrouvaient repoussés en périphérie, le long des fortifications voulues par Thiers pour empêcher les Allemands de prendre un jour la capitale. Pas sûr que ces coûteuses fortifications aient servi à quelque chose…
Bref, c'est là que s'établissent ouvriers, artisans, paysans venus chercher du travail en ville. Ils construisent sans autorisation des cabanes avec les matériaux qu'ils trouvent. Les chiffonniers font les poubelles en ville pour récupérer tout ce qu'ils peuvent et le vendre, notamment à des usines qui en ont besoin comme matières premières. Soit il y a des objets récupérables qui parfois finissent dans les taudis où loge cette population parmi laquelle vivent des « apaches ». Qui sont-ils ? Aucune crainte à avoir pour les scalps de la population. Ces apaches-là sont souvent des jeunes gens en bandes organisées qui volent, pillent, menacent, rackettent. Cependant, tous les habitants sont d'accord sur un point : flics et gendarmes ne sont pas les bienvenus. Il faut dire qu'ils ne sont pas spécialement au service de tous les citoyens, mais seulement des nantis.
Cédric Simon et Eric Stalner ont donné corps à un scénario très vivant, fort bien documenté et crédible. Les dessins d'Eric Stalner, bien servis par la mise en couleurs de Florence Fantini, sont superbes. Les changements d'angles de prises de vues, les expressions des personnages, la minutie dans les moindres détails répondent aux critères les plus exigeants de notre époque. Il va falloir que je me procure la suite… A moi, Sarah Bernhardt !
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Dans leurs superbes adaptations de « La Curée » et « Pot Bouille » de Zola aux éditions les Arènes bd, Cédric Simon et Eric Stalner s'intéressaient à la transformation de Paris sous l'impulsion du Baron Haussmann. Ils décrivaient avec brio les malversations financières qui profitaient aux riches, les bouleversements du paysage parisien avec l'émergence des grands magasins et la vie des privilégiés empreinte de turpitudes diverses et variées tant dans l'intimité des Saccard que dans l'immeuble où débarquait l'arriviste Mouret.
Le duo familial, « Stalner père et fils », se reforme encore une fois dans « L'oiseau rare » paru aux éditions Bamboo pour traiter d'une conséquence plus méconnue de la réforme d'Haussmann : la création de la « zone » au-delà des fortifs qui regroupait tous les laissés pour compte du capitalisme naissant. Cet album, premier tome d'un diptyque est passionnant et cinématographique. Il a toute sa place dans la bien nommée collection « grand Angle ».

A l'origine, on trouve une photographie d'Eugène Atget, un peintre documentaire reconnu désormais qui faisait oeuvre de sociologue malgré lui en immortalisant pour des peintres les quartiers, les rues et les métiers, voués à disparaître. Dans son préambule, Stalner explique comment il a été frappé par cette photo intitulée « joueur d'orgue de barbarie » et ému par la petite fille au regard lumineux et au sourire radieux qui s'y trouvait au premier plan. Il met en scène cette inspiration en en faisant la première case de l'album : on y voit une reproduction de la célèbre photo de 1898 et celle-ci est ensuite reprise sous forme de dessin où l'on aperçoit au premier plan le photographe en train de prendre son fameux cliché. Eugénie, qui emprunte son prénom au photographe comme un clin d'oeil , l'héroïne éponyme de l'album, s'anime ainsi sous nos yeux et nous entraîne dans ses aventures.
Nous la découvrons alors qu'elle subjugue un auditoire accompagnée de son grand père Arthur à l'orgue de barbarie. Pendant sa prestation, un apache en profite pour détrousser les spectateurs sous le charme de la voix cristalline. Un jeune homme bien mis se lance à sa poursuite tandis qu'un colosse présent dans l'assistance organise une quête improvisée pour venir en aide aux deux artistes que le voyou a lésé en détroussant leur public. On comprend à la séquence suivante que tout cela était orchestré et que la fillette, son grand-père, le colosse et les deux jeunes hommes étaient de mèche. Ils se retrouvent à la lisière de Paris, dans cet entre-deux derrière les fortifs où s'était établi ce qu'on nommerait de nos jours un bidonville et qu'on appelait à l'époque « la zone », dans la roulotte du grand -père et se partagent le butin du jour.

Ainsi, le scénario devient doublement original : fondé sur une photo et issu de l'imagination du père et du fils, il évite les poncifs du roman-feuilleton. La petite chanteuse des rues n'est nullement victime et pas du tout pathétique. Si elle semble avoir eu un vécu digne de Malot et d'Eugène Sue puisqu'elle est l'unique rescapée de sa famille, qui a péri au milieu des flammes dans l'incendie de son théâtre ( baptisé « l'oiseau rare » d'où le titre de la série), elle apparaît pleine de vie, de gouaille et de ressources. C'est elle véritablement qui est le chef de la bande. Elle a su recréer une famille avec d'autres estropiés de la vie : son grand-père qui cache un lourd secret, Tibor l'ex dompteur hongrois qui a perdu une main et les deux frères Constantin et Lucien dont le passé n'est pas encore évoqué dans ce tome introductif. Elle est portée avant tout par un espoir : celui de redonner vie au cabaret disparu et de réaliser le rêve de ses parents comédiens qui la voyaient devenir une grande actrice comme leur idole Sarah Bernhardt.

Cet axe dramatique donne sa ligne directrice au récit : on assiste ainsi aux différents stratagèmes mis en place par l'héroïne pour gagner de plus en plus d'argent quitte à mettre la petite troupe en péril et également à sa rencontre avec la comédienne qui ne se déroulera pas forcément comme elle l'avait imaginée…

Cédric Simon alterne avec justesse des moments du quotidien, d'autres plus dramatiques et certains très drôles. Même si certains rebondissements peuvent paraître un peu prévisibles, le duo d'auteurs arrive souvent à nous surprendre, à l'image de la couverture qui met au premier plan, en ombre chinoise, une silhouette inquiétante de félin tandis que Tibor arbore un cache nez plutôt saugrenu : un immense boa. Ces deux animaux sont à la fois réels et métaphoriques : ils apparaissent dans un épisode plutôt comique de l'album mais ils signalent aussi dans un raccourci assez saisissant que la zone est une « jungle » où règne la violence. Or, la petite fille ne semble nullement effrayée et, les mains sur les hanches, semble à la fois toiser le fauve et sa destinée.

Dans sa description de la zone, Stalner s'appuie sur d'autres clichés d'Atget. On retrouve ainsi la série des petits métiers avec le personnage de la vielle quenouille tandis que les deux roulottes qui servent de maison aux complices sortent tout droit d'une autre photo .(titre) de l'album des « zoniers ». Dans les plans d'ensemble, on retrouve bien les habitats de bric et de broc immortalisés par le photographe ou le café où se réunissent les trois jeunes pour discuter car la zone pullulait de petits commerces. Stalner met en scène ce décor avec un dessin précis et détaillé. Il utilise aussi plusieurs fois un cadrage en plongée qui donne une impression d'écrasement ou un découpage horizontal à ras de terre qui souligne le dénuement des habitants avec les hordes de gamins qui vadrouillent pieds-nus. de nombreuses scènes dans la zone se déroulent en nocturne et se détachent par l'utilisation d'un fond de page différent (noir) qui les met en relief.
Les pages qui se déroulent dans les beaux-quartiers y sont opposées par un savant jeu de cases et de couleurs : les fastes de la Belle époque sont croqués dans des tons mordorés synonymes d'opulence et se déploient dans des demi pages en contre plongée . Florence Fantini crée de très belles ambiances grâce à ses couleurs et le jeu de lumières est de toute beauté.

A noter que les éditions Bamboo fournissent un précieux dossier historique en fin d'album qui présente la zone avec des reproductions des clichés d'Atget et les biographies du photographe et de Sarah Bernhardt ce qui permet au lecteur d'effectuer plus facilement la mise en contexte de l'histoire.

Dans ce premier tome de « L'oiseau rare » on a une belle alliance entre roman social et populaire. Les deux auteurs créent un récit dans la veine d'Eugène Sue, de Malot ou encore de Dickens et peuplent leur univers de figurants truculents et de héros attachants dont on suit les aventures avec plaisir. Vivement la suite programmée pour début 2021 !

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Cette BD est originale par l'époque, le lieu et les personnages qui l'animent : à la fin du dix-neuvième siècle une bande de voleurs opère dans Paris et vit au quotidien dans la zone, ce bidonville qui entoure Paris. Un cloaque fait de baraquements, où la gaîté vient du petit groupe, soudé autour d'Eugénie, une gamine à qui on rappelle que ses parents tenaient un cabaret : l'Oiseau rare, avant qu'il ne brûle dans un incendie.
Passé la découverte du contexte, l'histoire toutefois manque de liant. Les auteurs enchaînent les petites escroqueries du groupe, le vol d'une ménagerie, Eugénie qui se croit invincible, et des membres de la famille qui eux ne le sont pas. Tout cela sent la préparation de la suite des évènements.
Un petit dossier final revient, photos à l'appui, sur ce qu'était ce bidonville aux portes de Paris, qui n'a cédé la place aux bâtiments modernes qu'avec la destruction des anciennes fortifications, puis la construction du périphérique. La banlieue avant la banlieue...
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Fin du 19ème siècle à Paris. Une petite-fille rêve de théâtre mais elle habite la Zone, cet immense bidonville qui entoure Paris. Sa vie est faite d'escroquerie et de pauvreté.

Comme nous l'explique Eric Stalner en préambule, tout part d'une vieille photographie de 1898. On y voit un vieux tournant la manivelle d'un orgue de barbarie et une petite fille qui chante bras ouvert et sourire lumineux dressé vers le ciel. Les auteurs vont donc donner vie à cet enfant et en ce faisant redonner vie à la Zone. Ce quartier autour de Paris où la misère s'accumule voit se côtoyer des gens de toutes sortes. Un bon substrat pour une histoire.
Le personnage d'Eugénie mais aussi de son protecteur, Tibor le dresseur de fauves, sont attachants. C'est avec plaisir que lon suit leur parcours chaotique. le cadre est particulièrement soigné et le cahier historique en fin d'album permet d'avoir quelques supplémentaires.
Le trait de stalner, bien que parfois un peu caricatural, est efficace et détaillé.
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Paris, 1898

La capitale française est cerclé de fortifications datant de 1840.
Au-delà de ce périmètre : la Zone.

La Zone, un véritable bidonville qui fait le tour de Paris, où, la nuit tombée, tous les malfrats, voleurs à la tire, prostituées, se mêlent aux paysans et ouvriers sous des toits, des murs, des abris de fortune pour se reposer un peu avant une nouvelle journée de misère.

Dans cette jungle urbaine, Eugénie et son grand-père, Arthur, rescapés de l'incendie de leur théâtre, "L'Oiseau Rare", ce drame ayant causé la mort des parents d'Eugénie.

Mais aidés de Tibor, une force de la nature d'origine hongroise, de Lucien et de Constantin, ils constituent une cagnotte sur base de leurs larcins pour, un jour, pouvoir reconstruire le théâtre.

Eugénie n'a qu'un rêve, devenir comédienne, tout comme son héroïne, Sarah Bernhardt, qu'elle rêve de voir un jour sur scène.

Mais en attendant, la petite arnaque du jour a bien rapporté quelques sous, et il va être temps de se coucher et de penser comment plumer ces bourgeois demain...
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critiques presse (5)
ActuaBD
16 septembre 2020
Solide et maîtrisé, révélant l’existence des conditions de vie dans la zone, ce récit est porté par le dessin précis, rigoureux et très soigné de Stalner, dessinateur à la bibliographie imposante et qu’on ne présente plus.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Bedeo
16 septembre 2020
L’histoire de Cédric Simon et Eric Stalner nous entraîne de rebondissements en rebondissements et alterne avec justesse des scènes drôles, des moments du quotidien, et d’autres plus dramatiques. Le dessin doux et rond mais néanmoins précis et expressif de Eric Stalner donne vie à ces personnages et surtout à leurs rêves.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
31 août 2020
[Le trait d'Eric Stalner], baigné de noirs, dans une ambiance souvent nocturne, retrace de façon dynamique, même si assez classique, ce destin sinueux. Celui d’une gamine tenace, férue de théâtre, qui découvrira un secret de famille. De quoi donner envie de la suivre dans un nouvel album.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
18 août 2020
Du bel ouvrage graphique au service d’un récit mêlant gouaille de circonstance avec une bonne dose de pathos, L’oiseau rare débute bien et devrait séduire les amateurs de beaux romans et de belles illustrations.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
17 août 2020
Après avoir sublimement adapté « Pot Bouille » et « La Curée » d’Émile Zola (Les Arènes), Éric Stalner et son fils Cédric Simon retrouvent la fin du XIXe siècle avec, cette fois-ci, une œuvre de pure fiction. Le duo fonctionne à merveille et propose un diptyque qui prend les lecteurs aux tripes. Avec pour cadre insolite la Zone : bidonvilles qui, à l’époque, ceinturait Paris.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'Honneur...
Ma petite caille, j'ai souvent entendu ce mot-là, mais j'l'ai pas souvent vu.
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Qu'elle ne perde pas sa jeunesse pour rien !
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