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Critique de mfrance


Si vous avez envie de visiter l'Islande, évitez d'ouvrir le présent ouvrage, car ce cadavre dans la voiture rouge pourrait vous gâcher le séjour !
Non par la peur qu'il pourrait inspirer, car ce n'est pas ce qui fait le sel de ce roman noir, sans enquête et sans policier.
Mais par l'ambiance sinistre dans laquelle le lecteur va très vite se trouver happé, confronté qu'il est à la mystérieuse disparition de l'instituteur, que le narrateur est venu remplacer, et surtout égaré dans cette Islande, ou plutôt le nord de cette île, perdue au sein de l'Atlantique, terre froide et inhospitalière, que l'auteur dépeint de la façon la plus inquiétante qui soit.

Une petite ville en bord de mer, vivant de la pêche évidemment, ses élites locales faisant la pluie et le beau temps et s'arrogeant tous les pouvoirs. Un monde clos, la vie en autarcie avec une poignée de personnages méprisables et méprisants, infatués d'eux-mêmes qui exercent leur domination sans état d'âme, réduisant la population locale à l'état d'abjecte soumission. Inutile par exemple, selon le directeur de l'école, de donner une instruction correcte aux enfants du cru, qui ainsi "n'en seront que mieux à leur place dans l'entrepôt frigorifique" ! Edifiant, non ? et qu'y a-t-il derrière les apparences ?

Cet endroit idyllique, l'auteur prend le temps de nous le faire respirer jusqu'à la nausée !
Une vision bien noire de cette Islande qui ne donne pas vraiment envie de visiter le pays tant les habitants en apparaissent étranges et antipathiques, entretenant des liens familiaux on ne peut plus glauques, buvant plus que de raison pour se réchauffer le corps ou le coeur ?
Une implacable étude de moeurs, donc, exposant les dangers d'existences trop repliées sur elles-mêmes, qui aurait pu être passionnante, si ce n'était des bizarreries stylistiques nuisant à l'intérêt de la lecture et une fin, hélas, un peu trop rocambolesque à mon sens, dont l'auteur aurait pu se dispenser.
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