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Frédéric Durand (Traducteur)
EAN : 9782757812006
284 pages
Points (08/01/2009)
2.83/5   47 notes
Résumé :
Divorcé, chômeur, Jonas accepte un poste d'instituteur dans un petit port perdu au nord de l'Islande. Il espère y mener une vie paisible, loin des hommes, mais la réalité s'avère un peu plus lugubre. Sourires hypocrites, intimidations, menaces, tentatives de meurtre... Dans le brouillard islandais, ce lieu supposé être un havre de paix ressemble furieusement à un traquenard!
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous avez envie de visiter l'Islande, évitez d'ouvrir le présent ouvrage, car ce cadavre dans la voiture rouge pourrait vous gâcher le séjour !
Non par la peur qu'il pourrait inspirer, car ce n'est pas ce qui fait le sel de ce roman noir, sans enquête et sans policier.
Mais par l'ambiance sinistre dans laquelle le lecteur va très vite se trouver happé, confronté qu'il est à la mystérieuse disparition de l'instituteur, que le narrateur est venu remplacer, et surtout égaré dans cette Islande, ou plutôt le nord de cette île, perdue au sein de l'Atlantique, terre froide et inhospitalière, que l'auteur dépeint de la façon la plus inquiétante qui soit.

Une petite ville en bord de mer, vivant de la pêche évidemment, ses élites locales faisant la pluie et le beau temps et s'arrogeant tous les pouvoirs. Un monde clos, la vie en autarcie avec une poignée de personnages méprisables et méprisants, infatués d'eux-mêmes qui exercent leur domination sans état d'âme, réduisant la population locale à l'état d'abjecte soumission. Inutile par exemple, selon le directeur de l'école, de donner une instruction correcte aux enfants du cru, qui ainsi "n'en seront que mieux à leur place dans l'entrepôt frigorifique" ! Edifiant, non ? et qu'y a-t-il derrière les apparences ?

Cet endroit idyllique, l'auteur prend le temps de nous le faire respirer jusqu'à la nausée !
Une vision bien noire de cette Islande qui ne donne pas vraiment envie de visiter le pays tant les habitants en apparaissent étranges et antipathiques, entretenant des liens familiaux on ne peut plus glauques, buvant plus que de raison pour se réchauffer le corps ou le coeur ?
Une implacable étude de moeurs, donc, exposant les dangers d'existences trop repliées sur elles-mêmes, qui aurait pu être passionnante, si ce n'était des bizarreries stylistiques nuisant à l'intérêt de la lecture et une fin, hélas, un peu trop rocambolesque à mon sens, dont l'auteur aurait pu se dispenser.
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Un polar sans policier, un village sous le coup d'une omerta islandaise, des tensions familiales, des jeux d'amour et de pouvoir…

Des vérités aux accents de mensonge, des amis qui sont peut-être des ennemis, des personnages aux sombres desseins et peut-être des victimes de meurtres ou d'erreurs humaines…

Dans le froid, la neige et l'eau glacée de la mer avec beaucoup d'alcool pour se réchauffer…

Sous un ciel gris, un roman noir qui hésite à faire jaillir la lumière…
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Jonas, journaliste à ses heures, divorcé, chômeur, au bout du rouleau se voit contraint d'accepter un poste d'instituteur dans un petit port du nord de l'Islande, bien qu'il n'ait jamais enseigné. Au moins, pense-t-il, il aura du temps pour lire et il pourra enfin échapper à l'hypocrisie de la capitale!!
Pourtant, malgré les promesses de son cousin, les choses ne s'engagent pas aussi bien qu'il l'aurait espéré: le logement promis n'étant plus disponible, Jonas devra habiter chez son directeur, homme peu sympathique, en tout cas aux yeux de Jonas, passablement amer au vu de la tournure des événements. A moins qu'il loue l'appartement proposé par Maria, la prof de dessin...
Mais Jonas ne va pas tarder à découvrir que la vie à la campagne est bien moins paisible qu'il ne l'avait supposé. Maria lui révèle qu'Halldor, son prédécesseur, n'est pas parti à Copenhague, comme tout le monde semble le croire, mais qu'il a été assassiné par Bjorn, son frère. Que croire? Que faire? Où est Halldor? Pourquoi est-il parti brusquement, en laissant toutes ses affaires? Et que penser des naufrages, des incendies à répétition, de la mort du mari de Maria et de sa mère? Jonas décide de mener une discrète enquête sans réaliser qu'il s'engage sur une route emplie de périls...

Comme souvent chez les auteurs scandinaves, et particulièrement les romanciers islandais, le décor constitue un élément important du récit: "Le car se traînait sur une route étroite, boueuse, bordée par la paroi abrupte de la montagne. le brouillard noyait les contours du paysage et, faute de repères, renforçait l'impression que le car était en train de chuter dans un vide sans fin...Je clignai des yeux et collai mon visage à la vitre maculée de boue pour regarder au dehors. le parapet d'un pont vétuste défila devant moi. Au-dessous dévalait un torrent bouillonnant." (Page 19).

Litla-Sand, petit village de pêcheurs édifié sur les dépôts de sable entre la mer et les laves échappées du glacier formant deux langues en forme de fer à cheval, séparée en deux par un torrent qui serpentait au fond d'une profonde ravine avant d'atteindre la grève. "Côté ouest, on avait édifié une très longue digue renforcée par un enrochement, et c'est là que venaient accoster les bateaux de gros tonnage. Au bout de la digue était le phare. Les maisons étaient disposées au tour du port ou s'étageaient le long du torrent." (Page 31). => Voilà le décor peu accueillant dans lequel débarque Jonas plein d'espoir.
Bientôt, Jonas se rendra compte qu'ici comme ailleurs les rapports de pouvoir entre les individus sont la base de la vie du village. "Les gens sont où ils doivent être, répond l'homme, flegmatique. Les hommes en mer, les femmes à l'entrepôt frigorifique et les lardons à l'école. Ceux qui ne travaillent pas ce sont les malades qui sont au lit ou les morts qui sont au cimetière." Tout est dit !!

Le fait est que l'état d'esprit qui règne dans le village ne va certainement pas le rassurer: Bjorn  et ses amis détiennent "la majorité dans toutes les administrations, tous les conseils et toutes les commissions de la région...Ils se vautrent dans le satin et dans la pourpre, tandis que les petits gens vendent des lampes et des ampoules électriques dans les ténèbres du désert." (Pages 99-100).Le fait que les perspectives d'avenir pour les jeunes du village se bornent au pont d'un navire de pêche ou au carrelage de l'entrepôt frigorifique rend inutile de les envoyer à l'école plus que nécessaire. Ils deviendront ainsi des hommes plus faciles à manipuler.
La vie de Litla-Sand est rythmée par les rancunes et les querelles. Ici, c'est la richesse" qui fait la loi. Il était évident que ceux qui possédaient les moyens de production décidaient et régentaient tout. Habituellement, cela se faisait avec un large sourire, ou cela entraînait une hostilité ouverte. L'emprise de Bjorn et de sa clique sur la ville était aveugle. Mais tout aussi aveugles étaient la jalousie et la haine de certains qui étaient toujours prêts à lui nuire à la première occasion." (Pages 161-162).

"Le cadavre dans la voiture rouge", unique roman policier d'Olafur Haukur Simonarson, est un roman bien plus noir qu'il n'y parait, passant au crible d'une plume acérée la société islandaise, dénonçant ses défaillances, ses défectuosités qui ont nourri les rancoeurs de ceux qui ont cru que, sur cette île sculptée par ses glaciers, une vie moins conventionnelle, plus authentique serait possible. Ici, l'enquête policière sert de prétexte à l'analyse sociologique. Ce qui ne le rend pas moins intéressant, ni moins captivant, bien au contraire...Et nous donne l'occasion de découvrir des paysages fabuleux !!
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Jonas Halldorsson arrive à Litla-Sand, petit port du nord de l'Islande, pour prendre un poste d'instituteur en remplacement de Halldor Ingimarsson, parti subitement en laissant toutes ses affaires. L'atmosphère du village est étrange. Les gens sont rugueux. Les rumeurs les plus folles circulent, souvent contradictoires. Peu à peu Jonas se demande si son prédécesseur, Halldor, n'a pas été assassiné. On le met en garde. Et lui même, ne risque t-il pas une issue fatale, s'il se mêle de ce qui ne le regarde pas? Qu'est que cette communauté a à cacher?

En 1986, date de parution du livre, le roman noir était encore un genre très répandu. Simonarson s'en est inspiré pour créer avec brio cette atmosphère spécifique au roman noir. Plus on en apprend sur Litla-Sand, et plus on s'y sent mal. Ce malaise est d'abord créé par des protagonistes dérangés psychologiquement, inquiétants ou peu fiables. Mais il est renforcé par l'absence de poste de police dans le village, par le côté isolé du village relié à la ville la plus proche par une route souvent impraticable et par la main mise d'une poignée d'individus sur le village. Jonas est sans arrêt espionné, suivi, même s'il se croit seul. Par qui? Ici, les affaires se règlent au sein de la communauté. Les gens savent, mais se taisent. Même si des haines rentrées existent.

Jonas va t-il faire la lumière sur la disparition de son prédécesseur? Va-t-il échapper à ceux qui n'aiment pas sa curiosité? le suspense est constant dans la deuxième partie du roman. La fin s'inscrit totalement dans la tradition du roman noir. J'ai bien aimé, mais dans la catégorie roman noir nordique, je préfère Dan Turell.
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Chômeur, divorcé et un peu largué, Jonas accepte un poste de professeur dans un tout petit village de pêcheurs du nord de l'Islande. Son prédécesseur dans ce poste, Halldor, a mystérieusement disparu de la circulation et Jonas découvre que l'ambiance dans le village est plus que délétère : magouilles, intimidations, alcool, tentatives de meurtre, tous les moyens sont bons pour essayer de le faire renoncer à chercher Halldor...

L'un des premiers polars islandais à avoir franchi les frontières du pays des volcans, en 1986 (traduit seulement 10 ans plus tard en français). On y découvre l'Islande, comme personnage central de l'histoire, âpre, rude, sombre et froide et toute une galerie de personnages très vraisemblables mais un peu confuse. J'ai eu du mal à entrer dans le récit, à situer les personnages les uns envers les autres, à comprendre même les raisons de la colère... En dehors de la surprise finale (quand je dis finale, c'est la dernière ligne!), ce livre est resté confus, comme pris dans le brouillard du Nord... Reste l'Islande et un roman à l'atmosphère noire que j'ai terminé sans enthousiasme.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On est plus méchant qu’on le voudrait, Frédéric. Les hommes sont comme des enfants, ils font le mal sans le savoir. (p.16)
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- Voici longtemps qu’il nous semble préférable de vivre que de mourir en héros. (p.206)
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Mais il savait aussi que, pour être estimé des autres hommes, il faut commencer pas s’estimer soi-même. Et, comme nous le savons, il est plus difficile de s’estimer soi-même que d’obtenir l’estime des autres. (p. 151)
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Il était venu en retard, comme cela sied à un président, à un roi ou à un pape.(p.174)
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J'avais exulté à la pensée de pouvoir lire les livres qui m'attendaient depuis de nombreuses années et d'écouter la musique que je me réservais en attendant de pouvoir le faire dans le recueillement. C'est ce que j'avais anticipé. Pour être mon propre maître, collé à la vitre, tandis que la mer se brise en panaches d'écume contre les rochers, que le vent ébranle les murs, que rôde le méchant loup, que les mouettes exécutent leurs acrobaties et que les accords de Beethoven tourbillonnent dans la pièce
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