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Critique de Josepha_Anh


En entamant ce roman, j'imaginais un roman "à la Balzac", c'est à dire grouillant de vie, une sorte de peinture réaliste d'un quartier juif de New-York... Mais il ne s'agit pas de cela. L'action se déroule en 1947 au sortir de la guerre. le milieu est celui de l'intelligentsia juive qui a fui l'Europe et ses massacres. L'action débute in medias res au cours d'un repas réunissant tous les proganistes du roman qui sont en vrac : un riche parvenu, sa fille, un avocat sans travail, un médecin, un philosophe et la figure centrale, le séduisant Grein qui gagne sa vie en boursicotant et qui sera partagé entre trois femmes tout au long du roman.
Nous suivons tous ces personnages dans leur errance mentale, leur déprime et leur chute. Ombres sur l'Hudson pose les questions bienvenues après la Shoah de l'existence de Dieu, sa bonté (et son bon sens : comment un Hitler ou un Staline ont-ils pu exister ?), la consistance de l'être humain et naturellement de l'identité juive et ce qui la compose (encore). New York est assez peu décrite et semble représenter la situation conflictuelle et labyrinthique de ces personnages coincés entre la vieille Europe perdue à jamais et ce nouveau monde qu'ils ne peuvent tout à fait faire leur.
Le bonheur semble s'échapper à tout instant pour ces rescapés que la culpabilité, le doute et le questionnement de soi étouffent à tout instant.
On soupire et on a parfois envie de les secouer. Car, je les ai trouvés tout autant irritant ces personnages que touchant.
Le roman est long mais la lecture est fluide, l'écriture et certains thèmes étonnament modernes. Ne pas être trop déprimé cependant avant de le commencer ! Non que le ton soit sentimental, larmoyant.. bien au contraire.. mais il y règne une sensation de fin du monde où les blessures béantes de chacun resteront telles quelles.


Challenge Nobel 2013/2014
3 / 15
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