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Critique de Enroute


Ce sont des études courtes qui ne parcourent pas que la parenté des homos, mais le lien entre homosexualité et parenté : le coming out, les relations avec la famille, la visibilité, le pacs (pas encore le mariage car le livre date de 2014), puis la filiation des homos (devenir parent), un article est également consacré aux grands-parents, puis la reconnaissance de l'enfant par le conjoint, enfin, la configuration des familles homoparentales en France en 2010-2012.

Les premières contributions sont saisissantes en ce qu'elles donnent à approcher des situations moins médiatisées où la violence envers les personnes qui font leur coming out - ou dont l'homosexualité est révélée parce que, justement, elles n'osent pas faire leur coming out -, ont lieu dans des milieux très difficiles (tu n'es plus mon fils, ma fille, je te chasse, je vais te marier de force, etc, oui, encore en 2012). Des situations qui sembleraient grossières dans des fictions et qui remettent en contexte la manière dont la sexualité, sans aucun autre critère, peut faire basculer une vie, ou l'occuper durant des décennies à réparer des ruptures, des violences, des brutalités - occasionnées par des parents qui, bien sûr, puisque hétéros, se considèrent hors de tous reproches.

La configuration actuelle des familles homoparentales est également intéressante : les couples de femmes recourent à plus de 50% à l'IAD, et les enfants ne sont que pour près de 20% seulement des familles issus d'une union hétéro préalable tandis que les couples d'hommes ont des enfants nés d'une ancienne union hétéro antérieure à plus de 40% - et que la GPA ne concerne qu'un cinquième d'entre eux. La coparentalité concerne également près d'un homoparent masculin sur cinq (à l'époque) - on comprend que la mère, dans ce cas, est hétéro puisque ce pourcentage ne se retrouve pas chez les homoparents féminins.

40 000 enfants, à l'époque, étaient élevés par un couple unisexe - le nombre d'enfants élevés par des homos est donc bien plus élevés puisque ce nombre de 40 000 n'intègre ni les enfants élevés en coparentalité (célibataires), au sein d'unions hétéro dont l'un des deux parents a des relations homos en dehors du couple, ni les familles mono-homoparentales (invisibilisés parmi les familles monoparentales).

Ce qui n'est pas connu n'existe pas - ce qui est dit devient la réalité qui se normalise.
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