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Critique de Luniver


Ange est un jeune photographe en vue dans le milieu publicitaire. Homosexuel et plutôt beau garçon, sa vie amoureuse consiste à utiliser des hommes qu'il n'aime pas mais qui lui courent désespérément après, tout en courant lui-même désespérément après des hommes qui ne l'aiment pas plus mais qui utilisent son talent. Un soir, en rentrant chez lui, il découvre un bébé troll. Mû par une envie irrépressible, il décide de l'emmener dans son appartement pour l'élever seul.

Le livre prend le parti de présenter les trolls comme des animaux réels, découverts sur le tard (comme le panda ou l'okapi) par la communauté scientifique, qui a encore bien du mal à démêler les légendes des observations réelles. Ange connaît d'ailleurs quelques difficultés à nourrir son petit protégé, et devra pratiquement se prostituer auprès d'un ancien amant vétérinaire pour le sauver.

Si l'écriture m'a semblé sur le moment assez joyeuse, je me suis rendu compte après quelques jours à quel point l'ambiance générale est glauque : aucune relation n'est authentique, chaque protagoniste ne cherche qu'à manipuler l'autre pour parvenir à ses fins. Les timides tentatives de dévoiler ses sentiments se font aussitôt exploiter par l'autre. Les relations homme-femme ne sont pas en reste, puisque le seul couple hétérosexuel du livre est constitué d'un vieux finlandais qui a littéralement acheté une femme aux Philippines pour en faire une esclave sexuelle et domestique.

Le troll semble donc ici représenter une certaine « sauvagerie originelle », avec sa part d'agressivité et de concupiscence instinctives, qu'il conviendrait d'accepter pour fuir ce monde auto-proclamé « civilisé », mais pourtant entièrement faux.

Le roman est particulier, sur le fond comme sur la forme (le récit est entrecoupé d'articles scientifiques sur le troll). Certaines scènes, notamment les pulsions sexuelles d'Ange pour le troll, sont parfois un peu dérangeantes. Curieusement, le récit se lit très facilement au premier abord, mais provoque beaucoup d'interrogations une fois refermé.
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