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Critique de metreya


Comme toujours chez Sire Cédric, le livre s’ouvre par une scène de pure horreur. La première fois que j’ai lu Sire Cédric j’ai mis plusieurs jours à lire le premier chapitre, la scène étant tellement sanglante, terrorisante, angoissante… c’est pour dire ! Mais très vite ce nouveau roman m’a presque tombé des mains ! On entre dans un polar très très classique, où on ne retrouve pas le côté fantastique de l’auteur, même si la « secte » de personnages influents, qui s’adonnent à des meurtres de chiens et d’humains pour leurs plaisirs, est bien décrite. Ce qui est long c’est tous les faits et gestes de Manon et Ariel, les deux héros ou anti-héros du texte. J’ai eu beaucoup de mal à continuer à lire ce livre, en me demandant même plusieurs fois si je n’arrêtais pas. Mais j’ai poursuivi car je voulais tout de même connaître la fin.

En fait, au 3/4 du livre, un rebondissement intervient, qui permet au roman de finir sur les chapeaux de roues, mais pour le lecteur, je trouve que c’est trop tard. On aurait aimé ce genre de pulsation plus tôt dans le livre. La fin est ambiguë pour l’héroïne principale, car on ne sait pas vraiment où son instinct, sa volonté, son désir profond va l’entraîner dans le futur.
Un point intéressant de l’ouvrage est la collision, sans doute voulue par l’auteur, entre cette secte satanique, composée de notables, d’hommes politiques locaux et nationaux, et notre actualité qui souligne de plus en plus la distorsion entre la majorité des citoyens et les « élites » qui vivent coupés de cette réalité-là. La secte propose à ses membres de vivre une totale liberté, qui va bien sûr jusqu’aux meurtres, car pour eux il n’y a rien de plus transgressif donc libertaire que de tuer un être humain. On touche là à la morale, celle qui est au coeur de notre vie publique actuelle : ceux et celles qui s’autorisent à faire ou dire ce qu’ils ou elles veulent, en transgressant la morale, parce qu’ils ou elles se sentent au-dessus des autres. La morale (mais il faudrait prendre le temps de définir ce mot… pas ici et pas maintenant) ne serait pas universelle et surtout elle empêche l’humain d’être vraiment. On est pas loin d’une anti-morale nietzschéenne à laquelle l’héroïne Manon n’est pas forcément insensible. Cette liberté totale est-elle le Paradis, celui d’une élite, ou l’Enfer pour les victimes banales ? Le roman n’est pas un essai et ne répond pas à cette question, ce qui est logique. Mais j’ai trouvé que cette question était fort intéressante par les temps qui courent.

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