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Critique de MassLunar


Du feu de l'enfer... Oui, on dirait bien que ce roman fut forgé à partir de ces flammes...
il s'agit du premier roman de Sire Cédric (ou Cédric Sire ) que je lis. Je connaissais un peu cet auteur par sa réputation et son style gore tout en frisson. Pour une découverte, je dois reconnaître une chose chez cet écrivain, c'est se force !
Que ce soit dans l'écriture de séquences horrifiques, dans un cadre sataniste voué au gore et la débauche, dans la construction de personnages imparfaits qui tentent de se libérer d'une menace monstrueuse... Sire Cédric n'a pas peur d'exacerber de façon trash et cauchemardesque son intrigue telle un compte-à-rebours explosif et fatale. C'est le cas de ce "Feu de l'enfer" dont l'histoire se résume simplement à une chasse infernale entre un frère et une soeur qui étaient là au mauvais endroit au mauvais moment et une secte sataniste prête à toutes les horreurs pour le bien-être de la débauche et du plaisir sinistre.

Mais je dois bien avouer que j'ai eu du mal à rentrer dans ce polar horrifique. Je le considère d'abord comme une série B divertissante mais vraiment grossière et surfaite avec tous les ingrédients éculés d'un satanisme outrancier. L'ouverture du massacre d'une jeune femme poursuivie par une tête de bouc m'a fait doucement sourire malgré son frisson sans compter les nombreux élans infernaux comme le leitmotiv de la décapitation de chiens qui devient assez lourd par moment ou, dans l'ensemble, la réappropriation de la part de l'auteur de certains symboles comme le Cerbère justement pour orner de manière superficielle cette secte. Nous avons affaire à une pure imagerie de satanisme de comptoir déjà vu et revu dans la pop-culture. Les principaux bad guy n'ont absolument aucunes personnalités et n'incarnent rien d'autre que des psychopathes carnassiers et retors. Entre la femme fatale purement sadique et le bourrin bouquetin gonflé aux hormones, ce sont quand même des antagonistes un peu bas du front.

Du coup, nous sommes tout de même dans un traitement de l'horreur, certes frontal et féroce, mais aussi creux.
De ce fait, cette impression d'un traitement superficiel hante le roman pendant une bonne partie de la lecture avant que la puissance, certains rebondissements et la confrontation houleuse et réjouissante face à la secte ne finissent par rehausser le level.
Du coup, j'en suis venu à ne pas bouder la lecture de ce roman de Sire Cédric. Je me suis pris au jeu de cette traque infernale même si sa dynamique se fait au détriment d'une véritable enquête policière. Au final, malgré leurs actes, il n'y a pas de précisions véritables quand à la nature de cette secte, juste une petite inspiration avec de vielles organisations occultes du XIXème siècle. Mais, cela , c'est pour donner un semblant d'étoffe à cette organisation et à la rattacher à un esthétisme satanique creux mais aussi séduisant.
Les personnages principaux, par contre, sont suffisamment solides. Pour Manon, j'ai aimé son rapport avec la mort, notamment avec son métier de thanatopractrice qui se heurte avec les morts trashs et monstrueuses de la secte. Il y a vraiment une opposition de deux mondes macabres qui aurait peut-être mérité d'être encore plus développée. Sinon , à Manon, j'ai préféré le personnage d'Ariel qui par sa lâcheté semble tout simplement irrécupérable.
Encore une fois, un petite note négative pour les antagonistes qui ne sont là que pour faire "moche et monstres".


Si vous êtes amatrice ou amateur de romans policiers façon complots occultes avec une trame étoffée et développée, je ne vous conseille pas du Feu de L'enfer. Par contre, vous pouvez savourer ce titre comme un bon film d'horreur efficace et endiablé , sans grandes surprises ni force de détails mais avec suffisamment de suspense horrifique pour vous tenir en haleine jusqu'au combat final .
A noter que l'histoire se déroule à Montpellier et ses alentours, pour moi qui ai vécu dans cette ville pendant mes études, je me suis juste régalé à retrouver les noms de certains quartiers. Cela fait quand même plaisir de voir un auteur s'accaparer ses environnements pour y faire naître un peu d'horreur.

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