Roach, libraire à Londres, a une fascination pour les crimes non élucidés, « true crime » c'est son rayon de prédilection, et elle s'en passionne à l'extrême, elle a une quasi obsession pour les histoires de serial killer.
De nouveaux libraires arrivent au sein de l'équipe. Parmi eux, Laura, sa personnalité subjugue Roach qui rapidement projette une amitié évidente entre elles, idéalise un mimétisme, mais la sympathie fantasmée est loin d'être réciproque.
Roach persiste, et ne semble avoir aucune limite, de curieuse elle en devient très vite intrusive…
J'ai découvert dans ce roman le « true crime » qui nous vient des USA, assimilé aux documentaires sur les affaires criminelles (serial killer, tuerie de masse, cold case…) et du phénomène de mode développé tout autour.
Ce roman écrit par une jeune auteure m'a interloquée, d'abord par la plume résolument moderne, souvent argotique, égratignant volontiers les feel-good et les romances, puis par la fascination obsessionnelle de Roach pour les serials killer, ses penchants pour le morbide et ses dérapages intrusifs.
L'originalité de mêler une intrigue psychologique et une tension en crescendo avec une librairie m'a attirée. Au vu de la couverture, à mon goût très réussie, et du résumé, je m'attendais à quelque chose de gothique, punk, mais toutefois moins glauque.
J'ai trouvé un effet réussi avec le choix d'un personnage fasciné par le morbide et une atmosphère diffuse de provocation, de malaise, presque poisseuse on ressent que Roach se complait dans le crasseux tout en voulant se calquer sur Laura, pourtant à l'opposé de son apparence et une ambiance malaisante, insistant sur les stéréotypes souvent avec une ironie mordante, décapante, et une exagération dérangeante voire immorale.
Tous les personnages noient dans des excès d'alcool, tabac et autres, leurs peines, deuils, souffrances, leurs névroses, et l'impression de lire une banalisation des abus, négligences et violences, m'a mis mal à l'aise et surtout agacée, comme les traits qui m'ont paru très forcés. J'ai évidemment pensé à un effet de style – réussi –éveillant un côté « voyeur ». .
J'ai ressenti un certain décalage générationnel, des invraisemblances exemple : comment Laura, même alcoolisée et perturbée, ne peut-elle aucunement se douter que quelqu'un a pénétré chez elle, vu la pagaille et les traces que Roach décrit laisser derrière elle ? , et quelques redondances dans le texte.
En bref, si j'ai aimé l'idée d'une intrigue psychologique dans le milieu de la librairie, avec les quelques passages concernant les références littéraires et le métier de libraire vu de l'intérieur, je n'ai pas adhéré avec le style d'écriture, même si chacun des principaux personnages est décrit avec force et de façon percutante pour en être imprégné.
Merci à ma libraire pour la découverte, dans le cadre du club de lecture en librairie sur le thème des livres, de ce roman qui ne laisse pas indifférent, se laisse lire facilement, et a suscité bien des réactions !
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