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Critique de LicoriceWhip


Une histoire de fascination/répulsion au féminin entre deux libraires londoniennes aux personnalités diamétralement opposées. Laura, blonde, qui sent l'huile essentielle de rose, coordonne la couleur de son sac à mains et de son béret. Roach, cheveux violets, toujours vêtue de noir, passionnée de True Crime. L'une est aussi avenante et commerciale, que l'autre est asociale et prête à s'auto-saboter. La deuxième va immédiatement développer une obsession pour la première quand elle apprend fortuitement que la mère de sa collègue est morte assassinée par un tueur en série.

Le roman s'articule sur le double récit de Laura et Roach, écrit avec une alternance de métronome. Premier écueil, Laura et Roach s'expriment globalement sur le même ton : elles sont différenciées par leurs looks et goûts respectifs, mais toutes deux déroulent la même hargne, le même dégoût, chacune vit dans un appartement délabré et crasseux. Il n'est pas obligatoire de s'attacher à des personnages pour apprécier un roman, et on peut parfois trouver un réel plaisir à les haïr. le problème ici, est qu'en dépit d'une écriture fluide, et d'une immersion intrigante dans le monde de la librairie (qui aurait cru que des employés puissent se retrouver en équipe de nuit pour préparer les lieux à l'approche des fêtes ?), l'histoire met un temps infini à se mettre en place. Nombres de thèmes sont proposés, mais aucun n'est réellement traité (la relation entre Roach et sa mère ou avec son petit ami Sam, qui l'agresse sexuellement, sa fascination pour le True Crime), du moins trop peu pour faire de ce livre une véritable étude de moeurs ou la chronique de deux désaxées. Par ailleurs, la promesse de thriller n'est vraiment tenue, tant le suspense est inexistant et occasionne même de sacrés questionnements : Roach qui réussit à récupérer le double de clés de Laura passe tous ses jours de congés chez elle, lui vole des affaires, et saccage une partie de ses meubles et possessions, sans que jamais Laura ne le réalise, mettant juste ces manques sur le compte de la fatigue.

Le peu de tension créé par l'affrontement final entre Laura et Roach retombe comme un soufflé lors de l'épilogue : à aucun moment, nous n'avons assez tremblé pour ces personnages pour s'inquiéter de ce qui va advenir quand vient l'ultime paragraphe. Mort d'une libraire sans être antipathique, n'est pas sympathique pour autant. En somme, tiède. Mention spéciale cependant à la traduction très qualitative de Nathalie Peronny qui a fait le choix de conserver certaines expressions anglo-saxonnes que la jeune génération utilise couramment même en français, sans s'acharner à trouver des équivalents français qui n'auraient pas eu la même résonance.
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