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Citations sur Du temps où j'étais mac (12)

Holly, si tu tiens vraiment à faire quelque chose pour moi, reste bien authentique comme tu l'es si les blancs font de toi une star, sur la côte Ouest. Ne deviens jamais une star noire bidon et blanchie.
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Mon horrible douleur, papa, réside désormais dans cette conscience amère que la compréhension et la compassion sont les seules réactions adaptées vis-à-vis des hommes noirs, et en particulier des pères obligés de renoncer à leur virilité dans ce creuset raciste et brutal qu'est l'Amérique.
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L'Amérique est conduite à sa mort par des drogués du pouvoir racistes et embarqués dans un voyage insensé – le fantasme fatal que soldats et policiers puissent broyer et anéantir, avec leurs matraques et leurs armes, une force indestructible : le désir ardent de dignité, de justice et de liberté de l'âme humaine. Et le public américain gobe les salades selon lesquelles l'holocauste naissant sera étouffé avec de l'essence.
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Rares sont ceux qui, parmi les maquereaux professionnels les plus âgés que j'ai connus, survivent et prennent de l'âge. Les drogues, le whiskey, les fusillades, les attaques à l'arme blanche et la débauche de la vie de la rue les condamnent généralement au cercueil à une petite cinquantaine d'années.
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Je suis persuadé que la plupart des macs utilisent leur haine de la mère comme u carburant secret, puisé dans le tréfonds de leur être, pour alimenter leur ardente et cruelle vendetta, et leur exploitation impitoyable des putes, en premier lieu, puis, en fin de compte, des toutes les femmes.
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[...] quitte à comparer les traumatismes, la vie d'un mac est peut-être le pire genre de vie que l'on puisse mener. Il est craint, haï, méprisé t il marche sur un fil de fer graissé qui relie la prison, d'un côté, à sa mort, de l'autre, provoqué par d'autres macs, ses victimes, ou leurs parent et familles.
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Papa, je te jure que tout est pardonné. Je comprends désormais que l'aspect le plus infernal du racisme américain est d'avoir, pendant des générations, perverti et dépravé des légions d'hommes noirs foncièrement bons, empoisonnant la vigne vivace de la stabilité et de la force familiales noires, abattue par la pitié, la haine et la peur des enfants noirs.
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» T’as lu et appris par cœur Pimp, l’histoire de ma vie, et t’as pas pigé que le maquereautage, c’est bon pour les couillons qui atterrissent au cachot et se font entuber par les dealers de blanche ? Tu crois que le maquereautage , c’est un concours de beauté ? Tu crois que tu baises bien ? Les rues regorgent de michetons qui peuvent baiser ta pute et lui sucer le con si bien qu’elle aura des convulsions diarrhéiques ! Fais venir ta jeune pute faible d’esprit dans la grande ville et en l’espace de six semaines, une espèce de combinard te l’aura pourrie en la gavant d’héro, et toi, fauché comme les blés, tu attendras que tes vieux t’envoient le pognon pour le billet de retour chez toi. Je parierais même pas un kopeck que tu termineras pas dans une flaque de merde et de sang, dans une ruelle.
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Un milliard de bombes sexuelles roses, dorées et d’albâtre infestent les panneaux publicitaires et nos écrans de télé. On nous fait gober que la femme blanche est la quintessence universelle de la beauté et un idéal sexuel. Les bonimenteurs du sexe violentent le psychisme national et l’embrasent avec des films, du théâtre, de la télévision, des magazines et tous les moyens par lesquels ils font main basse sur les dollars des consommateurs.

Aujourd’hui, dans cette Amérique raciste et gavée de sexe, un nouvel homme noir, couillu et porté par les ailes brillamment hardies de Malcolm X, renaît, tel un phénix noir, des flammes de la peur et des cendres de sa virilité broyée pour baiser comme jamais la gueule de l’homme blanc.

Cette défiance exaltante envers l’organisation répressive du pouvoir a attiré de nouvelles hordes de femmes blanches. Le point crucial, viscéral, de la violence raciale et de l’injustice galopantes en Amérique réside dans le culte du courage chez l’homme noir, qui se propage rapidement, et sa découverte des richesses intérieures de l’individualité noire.

La révérence des Blancs (en particulier dans le Sud profond) pour leurs femmes, placées sur un piédestal, et le rituel dément par lequel ils changent l’homme noir en cadavre éviscéré sont des miroirs hideux qui réfléchissent l’agonie sexuelle de l’homme blanc et sa terreur paranoïaque vis-à-vis de la grosse et mythique mégabite noire forniquant avec le mythique mégacon blanc.

Dans ce pays, l’homme noir est victime de ces terreurs sexuelles blanches depuis les bains de sang des lynchages postérieurs à l’esclavage jusqu’aux lynchages contemporains, plus subtils, par les tribunaux et la police scélérate. À la longue, ces atrocités ont eu des effets spectaculaires sur l’attitude sexuelle des Noirs envers les Blanches.

L’homme noir est tourmenté, torturé, dégoûté et aimanté par le fantôme sexuel blanc qui hante son esprit. De nombreux Noirs doivent haïr la femme blanche avec la même férocité qu’ils la désirent ; et même quand ils l’étreignent, au cours de brefs instants de conscience, ils doivent mépriser sa blancheur et leur propre faiblesse.

Car elle est, après tout, ce symbole pâle et meurtrier susceptible de provoquer une épouvantable juxtaposition d’images d’organes sexuels noirs arrachés, de cadavres écrabouillés, carbonisés, qui se balancent, accrochés à leur cou tordu, leur langue violette dardée par des têtes de mort sans lèvres, au regard fou.

Certainement, la majorité des Noirs qui vivent avec des Noires s’attachent à avoir des relations réussies et satisfaisantes. La plupart sont sans doute saines et épanouies. Mais, dans de nombreux cas, l’amour total de l’homme noir et son appréciation de la beauté et de la valeur de la femme noire sont entachés par son admiration et son désir pour la femme blanche. Que la femme noire ait pu exister et survivre dans l’ouragan de confusion qui fait rage dans le psychisme torturé de l’homme noir est la preuve de sa formidable force de caractère.

L’effet de l’accessibilité grandement accrue, pour les Noirs, de Blanches de tous âges, tailles, types, appétits sexuels et lieux d’origine – des villas luxueuses et rupines de la grande bourgeoisie blanche aux baraquements brinquebalants des Appalaches – a durci la compétition parmi les Noires pour les rares Noirs grandement désirables et aisés, sans parler du grand nombre de Noirs physiquement séduisants aux revenus modestes, et même des piliers de bar et des joueurs de billard.
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Dans le pensionnat cruel des rues du ghetto, je ne tardai pas à apprendre que la souffrance est inévitable et essentielle au mac, au pickpocket, à l'arnaqueur en herbe ou même au négro forcé de devenir la pute et le garage à bites de l'establishment.
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