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Critique de Presence


Ce tome contient les épisodes 698 à 700.

Otto Octavius est incarcéré dans The Raft, la prison pour supercriminels sur une île au large de New York. Il est totalement invalide, couché et branché à des appareils l'assistant en fin de vie. Il reprend conscience, le temps d'articuler péniblement 2 mots "Peter Parker". Peter Parker est en train de se livrer à des expériences dans le cadre de son emploi au laboratoire Horizon. Il se rend ensuite à la maison de repos où sa tante May est convalescente. Il reçoit un appel sur sa carte d'Avengers. Les responsables de The Raft ont alerté les Avengers (Captain America, Wolverine, Spider Woman et Hawkeye) qui accompagnent Spider-Man pour un face à face avec Doctor Octopus. Lors de ce tête à tête en privé, le lecteur comprend que l'esprit de Peter est dans le corps d'Octavius et réciproquement. Il ne reste que quelques heures à Peter pour recouvrer son corps originel, avant que le corps d'Octavius ne rende son dernier soupir.

Pour être clair, c'est la lecture du premier tome de "Superior Spider-Man" qui m'a incité à revenir en arrière pour savoir comment Peter Parker en était arrivé là. "Dying wish" répond complètement à cette question de manière satisfaisante. Il s'agit d'une lecture relativement accessible, même si vous n'avez pas lu la continuité récente de Spider-Man. On retrouve des visages connus comme Mary Jane Watson, May Parker ou J. Jonah Jameson, le Scorpion ou Hydro-Man. On croise également des personnages plus récents comme Max Modell, Carlie Cooper, Bella Fishbach, Grady Scraps, Norah Winters, Oksana Sytsevich ou Uatu Jackson. Dan Slott fait également apparaître de nombreux personnages secondaires, soit en personne, soit en souvenir, de John Jonah Jameson (le père de JJ Jameson), Sha Shan, Trapster (Peter Petruski), Glory Grant, Nathan Lubensky, Baxter Bigelow, etc. Si le lecteur est un fin connaisseur de Spider-Man, il pourra apprécier la dextérité avec laquelle Slott rappelle chacun de ses personnages à sa mémoire. Si le lecteur profite de l'arrivée de Superior Spider-Man pour reprendre contact avec le personnage, il s'interrogera sur quelques têtes inconnues, sans que cela ne nuise à sa compréhension de l'intrigue.

Au-delà de cette commémoration de circonstance (à la fois parce que l'ombre de la camarde plane, et parce qu'il s'agit d'un numéro anniversaire, 700), le lecteur découvre une histoire pleine de suspense (le compte à rebours avant la mort du corps d'Octavius) et un scénariste malin. Dan Slott a imaginé une usurpation d'identité mettant le héros en danger mortel, et plaçant le criminel dans une position où il doit à la fois donner le change jusqu'au délai imparti (la mort de son corps et la certitude que l'évincé ne reviendra pas), et quand même déjà commencer à profiter de la situation (Octavius, retire tes sales pattes de MJ !). Là où Slott se révèle encore plus malin, c'est que cette situation met Octavius dans l'obligation de se conduire comme Spider-Man et Peter Parker pour donner le change, mais que la situation est tellement désespérée que le vrai Parker va devoir utiliser les moyens qui restent à sa disposition, c'est-à-dire recourir aux méthodes du Docteur Octopus, faisant ainsi sauter la frontière entre Bien & Mal, rendant les 2 personnages ambivalents dans cette situation paroxystique. Loin du combat contre le supercriminel du moment, Slott convainc le lecteur du caractère vital de cette course contre la montre, un bel accomplissement dans le contexte d'un comics où le superhéros affronte des menaces catastrophiques mois après mois, depuis 1962.

Le premier épisode est dessiné par Richard Elson, encré par Klaus Janson (dans un mode discret, très éloigné de son style développé avec Frank Miller et John Romita junior). Les pages se lisent facilement, sans rien de remarquable. Les épisodes 699 et 700 sont dessinés par Humberto Ramos et encrés par Victor Olazaba. Là où Elson était insipide, les dessins de Ramos présentent un style affirmé, légèrement influencé par les mangas (yeux plus grands que nature), avec des postures énergiques et très acrobatiques pour Spider-Man (attention aux douleurs articulaires), des visages aux traits un peu accentués, un peu exagérés, très expressifs, et quelques déformations morphologiques (aussi bien dans les proportions des cuisses, que dans les degrés de liberté des articulations). L'entrain communicatif des images réussit à faire oublier l'absence chronique d'arrières plans. Les exagérations technologiques et anatomiques éloignent les images du photoréalisme pour mieux accentuer l'urgence de la situation, les sentiments exacerbés par la menace de la mort.

Ces 3 épisodes constituent un excellent prologue à la série "Superior Spider-Man" permettant de reprendre contact avec Peter Parker et les personnages de sa série pour les nouveaux lecteurs, ou de faire le point avant le changement significatif introduit par l'arrivée de Superior Spider-Man pour les lecteurs fidèles.
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