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Critique de christinebeausson


Une petite pépite, dénichée dans ma bibliothèque municipale.
Un livre qui cherche à être le témoignage des pensées d'un homme dont la renommée est liée à l'Histoire ... être le petit fils d'une légende mondiale n'a pas dû être facile … Canek est le petit fils du Che, cet homme dont le portrait a décoré de si nombreuses chambres d'étudiant.

Il y a pour commencer,
33 révolutions, qui est le seul roman de l'auteur, cela ressemble à une nouvelle dont le titre peut être interprété de différentes façons …
33 chapitres pour décrire la vie comme une autre à La Havane dans les restes d'une révolution ratée …
33 tours comme un disque d'un autre temps qui nous répète jour après jour la même rengaine, musique lancinante, épuisante et surtout sans espoir …
33 révolutions comme nous le suggère la dernière ligne, une tentative pour en finir.

Un sentiment de tristesse, de mélancolie ne peut que nous envahir en pensant aux drames qui ont lieu ou ont eu lieu à Cuba mais il pourra aussi nous faire penser à ce qui se joue chaque jour beaucoup plus près de nous dans la Méditerranée transformée en cercueils.
Une lecture qui m'a replongée dans mes souvenirs …
Coppelia, le glacier révolutionnaire dans le quartier de Vedado à La Havane (1), ce qu'il en reste, un parc décrépi où une foule de cubains continue de venir, des queues interminables aux quatre coins de cet îlot, des gardes qui laissent passer des heureux élus prêts à s'installer à l'une des nombreuses terrasses, l'étranger lui se verra dirigé vers un unique escalier qui dessert une salle climatisée où il pourra déguster l'un ou l'autre des parfums du jour réalisés (la carte des 26 parfums n'étant là que pour la légende) …
Attendre son tour, que ce soit au poste à essence, au distributeur de billets, une logique qu'il faut comprendre sous peine de représailles vociférantes, une simple question résolvant la question … qui est le dernier ? … prendre sa place dans la longue file à l'ombre et attendre …
Traîner sur le Malecon, d'un bout à l'autre, à toutes heures toujours une foule, observant la mer qui se jette et se jette encore sur ce mur déglingué, le Malecon, une légende comme une autre qui garde dans la furie de la mer déchaînée le souvenir des engloutis.
Souvenirs nostalgiques qui se fracassent sur le mur de la réalité cubaine, pas un paradis enchanteur mais un rêve ou un cauchemar comme un autre : il faut parler pour faire arrêter le supplice … mais parler de quoi ?
L'éditeur a souhaité pour notre plus grand plaisir, complété ce texte par d'autres écrits de l'auteur et des extraits d'un interview au Monde Libertaire.
Salutaire initiative qui nous montre la complexité d'une vie si on ne souhaite pas n'être que le petit fils d'une légende.

(1)
Commandé par Fidel Castro en 1966, il ressemble à une soucoupe volante ! Ce bâtiment étonnant raconte toute l'histoire d'une marque de crème glacée mythique à Cuba. Quelque 26 parfums proposés et des générations de Cubains conquis.
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