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Critique de FrancoMickey


« La méchanceté des fous est moins à craindre que la folie des méchants ». Cette citation d'Adolphe d'Houdetot illustre parfaitement ce troisième volet des aventures de notre cher Batou des familles sauce DC Renaissance. Avertissement toutefois, en Babélionaute prévenant que je suis je me vois dans l'obligation de vous mettre en garde si vous êtes particulièrement sensible à la conjecture lugubre actuelle : n'envisagez pas cette lecture.

Scott Snyder continue de tisser une diabolique intrigue dédaléenne en recyclant une énième fois l'antagonisme avec le Joker. En soi l'exercice est habilement orchestré et savoureux à suivre, notamment grâce à une construction linéaire préférable à celle en deux parties scindées du précédent opus dont la seconde pâtissait d'un intérêt amoindri. le bouquet final, même s'il n'atteint pas le paroxysme convoité et n'achève pas parfaitement le sillon entamé par ses aînés, offre un plaisant moment de tension empreint d'une noirceur très prononcée.

Seule ombre à ce tableau pourtant si prometteur, l'auteur a tendance à trop tirer sur la corde scénaristique et se perdre dans des dialogues prolixes censés être au service de la confrontation mythique de la chauve-souris avec son ennemi juré le plus emblématique alors qu'au final, ils desservent l'oeuvre qui perd alors en intensité. L'intention de vouloir égaler The Killing Joke – prétendre surpasser l'éminent travail d'Alan Moore serait perçu comme présomptueux – est louable mais tomber dans la surenchère était le risque majeur et l'écrivain n'y échappe malheureusement pas.

Côté dessins en revanche, la qualité ne cesse de gagner en irrégularité depuis le second tome. Jock fait preuve d'un coup de crayon imprécis qui, de par son parti pris audacieux, ne fera pas l'unanimité. Greg Capullo, de son côté, délaisse parfois sa patte graphique pourtant si gracieuse, afin d'essayer d'harmoniser son univers visuel à celui de son compère. le résultat est hétéroclite avec une cohérence esthétique parfois confuse.

Sans atteindre la puissance des piliers originels de l'univers Batman, cet arc contemporain se révèle agréable à découvrir et insuffle un nouveau souffle à la sphère de Gotham sans pour autant la dépoussiérer. Bienvenue dans l'antre de la folie.
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