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Critique de mjaubrycoin


Comment donc Somoza s'y prend il pour faire adhérer son lecteur de façon inconditionnelle à une histoire mêlant le fantastique à une trame policière plus classique ? Ce qui est sûr c'est qu'il y parvient et que malgré les invraisemblances et les fausses informations historiques, la lecture se fait addictive jusqu'au surprenantes révélations finales .
Les amateurs de Sherlock Holmes vont se régaler en découvrant le personnage qui a inspiré le célèbre détective, non pas le Docteur Bell qui fut le professeur du jeune médecin Arthur Conan Doyle, mais un mystérieux malade, confiné dans une clinique chic de Portsmouth.
Vivant dans l'obscurité d'une chambre aux rideaux constamment fermés face à la mer, Monsieur X a développé des facultés cognitives extraordinaires et un intérêt particulier pour le crime.
Quand deux mendiants sont successivement assassinés sur la plage, il ne peut que chercher à découvrir le (ou les) meurtrier aidé par une bande de gamins des rues qui lui servent d'oeil et d'oreille.
Anne Mc Carey son infirmière, ne tarde pas à être fascinée par la personnalité hors norme de ce malade auquel elle s'attache, nouant avec lui une étroite relation qui ressemble bien à de l'affection réciproque.
Le Docteur Conan Doyle , amené à lui apporter des soins, ne pourra pas s'empêcher d'attribuer certains de ses traits à son héros de papier le détective Sherlock Holmes.
L'intrigue est jusque là classique , si ce n'est que l'on va rapidement bifurquer vers d'autres voies moins conventionnelles annoncées d'ailleurs par de mystérieux intermèdes (comme souvent avec cet auteur qui aime surprendre ).
La ville de Portsmouth regorge de théâtres (officiels et clandestins) et les pièces qui y sont représentées jouent un rôle de catharsis bien particulière par la nudité des acteurs et les mises en scènes "scandaleuses" qui attirent la belle société victorienne avide de plaisirs coupables.
Le crime rôde et les innocents en paient le prix. Anne McCarey, courageuse et déterminée, n'hésitera pas à explorer les bas-fonds entrainant le Docteur Doyle sur les traces du mal.
Mais attention aux pouvoirs hypnoptiques du théâtre ! le plaisir qu'il procure ne pourrait il pas conduite les spectateurs sur une voie très, très dangereuse ....
La splendide couverture des éditions Acte Sud ne peut qu'attirer le regard et le titre évoquant la célébrissime Etude en Rouge, apporter de l'eau au moulin de ceux qui, s'extrayant du corpus traditionnel holmesien, plaident pour une plasticité du héros se prêtant à bien des extrapolations.
Mais finalement ne seraient ce pas les multiples adaptations qui permettent à certaines figures centrales de la littérature de traverser les siècles avec intrépidité, permettant aussi aux contemporains qui les découvrent , de remonter à la source ? de l"Etude en rose" portée par l'impressionnant Benedict Cumberbatch au Lupin version Omar Sy, c'est tout un patrimoine littéraire mémoriel qui renaît pour notre plus grand plaisir.
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