La faille

Le roman commence alors que Mina, une adolescente brillante qui fait la fierté de sa mère divorcée, se lie d'amitié avec Lucie, une voisine, de quelques années sa cadette. Dès leur rencontre, la narratrice est fascinée par la jeune fille au visage d'elfe. Elle s'aperçoit rapidement que Lucie exerce un fort pouvoir d'attraction sur tous ceux qui l'entourent. Pourtant, Lucie a ses failles, c'est une jeune fille fragile, cachée sous une carapace gracile. Pendant quelques mois, les deux filles apprendront à se livrer l'une à l'autre et ces moments scelleront le début d'une amitié durable, brutalement écourtée par un incident. Cependant vingt ans plus tard, les deux femmes se retrouvent et leur amitié renaît. Si Mina a souffert de l'absence brutale de son amie, celle-ci cède de nouveau face à la candeur de la femme qu'elle redécouvre. Et peu à peu, la complicité laisse place aux confidences, car Lucie souffre et ne semble pouvoir se sortir d'une situation qui la ronge et la détruit peu à peu. Dans ce roman, Isabelle Sorente explore la complexité des relations aussi bien amicales qu'amoureuses. Avec une jolie plume, elle dépeint la dégradation humaine, le jeu de pouvoir entre individus et la douloureuse emprise que certains peuvent exercer sur d'autres. La Faille, c'est un roman sur la déchéance et l'abandon, sur la passion dévastatrice et l'amour inassouvi. C'est un livre subtil, qui ne respecte pas toujours l'ordre chronologique et qui ne se dévoile pas si simplement au lecteur. Les personnages sont complexes et bien construits et j'ai aimé me laisser embarquer dans cette ambiance pesante. J'ai beaucoup apprécié la première moitié et la mise en place du cadre, mais ma lecture s'est un peu essoufflée à cause de quelques longueurs. Je vous conseille tout de même ce roman qui pourra sans doute trouver un écho chez de nombreux lecteurs.