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Critique de MissG


MissG
01 février 2014
Dans la famille Borgia, je demande la fille : Lucrezia.
C'est avec elle que s'ouvre ce quatrième volume, une façon de la mettre en scène et de présenter la relation qu'elle entretient avec son père mais surtout avec son frère, l'auteur ayant choisi de donner une dimension incestueuse à celle-ci mais pas forcément dans le sens où l'on a l'habitude de l'entendre : "Pourquoi une soeur ne peut-elle épouser son frère ?".
Ici, c'est Lucrezia qui est sous le charme de son frère : "Mon frère il est formidable, Il connaît tellement de choses !", comme tout le monde, et qui a du mal à trouver sa place, ayant peur de son prochain mariage résultant uniquement d'un jeu d'alliance pour servir les intérêts de son père.
Autant dire que l'éducation de la jeune Lucrezia laisse quelque peu à désirer, entre une gouvernante qui lui sert des phrases sur le mariage d'un tel lieu commun : "L'essentiel pour une femme, c'est de savoir se faire aimer et rendre son amant fou d'elle, devenir à ses yeux le plus précieux des trésors !", avec une dimension hypocrite puisqu'elle est la maîtresse du père de Lucrezia et que son mariage a uniquement été fait pour cacher cette relation !
Pendant ce temps à Pise, Miguel continue de mettre Angelo en garde sur Cesare : "Tu risques un jour de tomber de haut ! [...] Disons juste que tu devrais éviter de le mettre sur un piédestal comme tu le fais. Il n'est pas le parangon de vertu que tu sembles imaginer !".

Angelo est clairement trop naïf et se fait manipuler trop facilement malgré les mises en garde de Miguel.
Le devenir de ce personnage est à plus d'un titre intéressant à suivre, Cesare Borgia en a conscience : il l'utilise tout en gardant à l'esprit qu'un jour Angelo pourrait le trahir mais sans le vouloir. Angelo est un pantin qui offre au lecteur un éclairage sur cette époque et le personnage de Cesare Borgia mais dont il aurait mieux fait de s'abstenir de le rencontrer et de chercher à nouer une amitié avec lui.
Ce monde n'est pas le sien et il n'y a pas sa place il est plus heureux et à son aise au milieu des ouvriers, Cesare en a conscience, c'est pour cela qu'il l'utilise, allant même jusqu'à inverser les rôles dans la dernière partie.
En effet, Cesare décide de faire une escapade dans le peuple en se faisant passer pour un membre de la Fiorentina.
Accompagné d'Angelo il va se mêler à la population, y découvrir l'insouciance bien qu'il n'arrive pas à cacher sa vraie nature et son arrogance.
Cette partie n'est pas innocente et marque sans nul doute un basculement dans l'histoire et dans la vie de Cesare Borgia, laissant penser que les choses vont aller en empirant, que la noirceur déjà présente dans le troisième volume le sera encore plus et que le temps de l'insouciance, si tant est que Cesare Borgia ait un jour été insouciant, est bel et bien fini.
Miguel, très dévoué à Cesare, porte pourtant sur lui un regard lucide et dur : "Il est doté d'un talent exceptionnel, c'est un fait. Mais humainement, je doute de sa perfection !", cela laisse entrevoir la montée de Cesare mais également sa chute et sa ruine, comme Machiavel en parlera dans son ouvrage, ce dernier fait d'ailleurs l'objet d'une note très détaillée et intéressante en fin de volume, apportant un autre éclairage sur la relation entre ces deux hommes.
Miguel est un personnage intéressant car il vient contrebalancer l'admiration d'Angelo et fait s'instaurer le doute dans l'esprit du lecteur qui commence lui aussi à se méfier et ne se laisse plus abuser par la fumée envoyée par Angelo.
Quant à la qualité des dessins, elle est toujours au rendez-vous tout comme la perfection du scénario qui devient, si cela était encore possible, plus intéressant à chaque tome.

Fuyumi Soryo signe avec "Cesare" un manga de très grande qualité, à la fois par les dessins et les recherches documentaires faites pour l'élaboration du scénario.
Une série qui continue de tenir ses promesses et que je découvre avec grand intérêt.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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