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Critique de SheWolf


Il y a des dizaines de manière de raconter l'histoire du Petit Chaperon rouge. Grimm et Perrault ont chacun la leur, empruntée à une tradition orale riche de variantes. Voici une nouvelle lecture du Petit Chaperon rouge, née non pas de la plume, mais du ciseau de Clémentine Sourdais. Cela relève du kirigami, du kamishibai, du théâtre d'ombres. de la Chine à l'Indonésie, en passant par le Cambodge et l'Inde, de l'Iran à la Syrie, en passant par la Turquie et la Géorgie, en l'Allemagne, en Belgique, en Grèce, en Tchéquie, découpage de papier et ombres chinoises sont des traditions fort anciennes. En France, c'est Dominique Séraphin qui introduit le théâtre d'ombre au XVIIIème, qu'Henri Rivière et Caran d'Ache feront vivre en majesté au célèbre cabaret du Chat noir.
Le livre de Clémentine Sourdais est plein de charme. Les décors sont magiques ; les personnages évoluent dans ce monde de creux et de pleins, de noir, de gris et de blanc si ce n'était ce rouge, tantôt tulipe, tantôt sapin quand ce ne sont pas les dents du loup. C'est ce rouge, qui des dessous de l'enfant à la courtepointe du lit de la grand-mère ou aux yeux du loup, ponctue les images et les ombres, les enflamme et leur donne vie.
Tout est en transparence, vous voyez dans le recto, une partie du verso qui s'intègre à l'image que vous lisez et vice-versa. C'est tout un jeu de transparence qui cache autant qu'il révèle et à la toute fin dans le ventre démesuré d'un loup qui se prélasse, pattes croisées sur la table mais qui n'est jamais qu'absence, l'ombre de l'enfant embrasse celle de mère-grand.
Ce n'est plus une histoire, c'est un théâtre, ce n'est plus un livre, c'est de l'art.
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