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Critique de Topper67


La littérature amérindienne ! Voilà bien un domaine dans lequel je suis extrêmement novice. Je connais les (très) grandes lignes de l'expansion vers l'ouest et des guerres indiennes, je connais vaguement Custer et William Cody, j'ai entendu parler du massacre de Wounded Knee, mais cela s'arrête là. Ce livre m'a donc fait de l'oeil dans les rayons de la médiathèque. En avant pour l'autobiographie d'un Indien.

Il me laisse néanmoins une impression mitigée. On comprend vite que le petit "Beaucoup Tuer", qui s'appellera Ours Debout seulement plus tard et sera finalement baptisé et recevra le prénom Luther vit la fin d'un monde. Fils d'un chef Sioux, il connait une éducation traditionnelle indienne, nomade, sait monter un tipee, participe à une chasse au bison muni de son premier arc… Mention spéciale pour le 2e chapitre, celui où il explique les jeux pratiqués par les Indiens. J'ai eu l'impression d'être devant Perceval expliquant les règles du « Cul de Chouette » (avec les règles du pays de Galle, pas celles à l'Aquitaine !).

Puis tout change avec l'arrivée des Longs Couteaux, les Blancs. le père d'Ours Debout comprend que cet ennemi-là est trop fort, qu'il va falloir s'adapter à lui. Cela va le marquer, car, tout au long de l'ouvrage, on sent son tiraillement entre ces deux univers. Il est très critique envers les Blancs et porte un regard assez comique (de notre point de vue) sur leur mode de vie : l'emploi de l'argent, les « bisons domestiques » (le bétail), leur manière de monter à cheval. Un passage en particulier m'a beaucoup fait sourire : celui d'un Indien recevant une charrette qu'il doit atteler à ses poneys qui ne sont en rien des animaux de trait. Chaque étape est l'occasion d'un problème : l'attelage des poneys, le graissage des essieux… Si bien que l'Indien repart comme il était venu, abandonnant là le cadeau du gouvernement qui voulait faire de ces chasseurs nomades des agriculteurs sédentaires.

D'un autre côté, la volonté de l'auteur à vouloir être comme les Blancs à tout prix irrite par moment. On s'attend à ce qu'il se rebelle, qu'il défende son point de vue, mais non. Il est rentré très tôt dans le moule, envoyé à l'école de Carlisle à 11 ans, et n'en sortira plus. Malgré le massacre de Wounded Knee qui ne semble pas plus l'émouvoir plus que ça, malgré la mort de 2 de ses enfants de maladies (« importées » par les Blancs), malgré la confiscation des territoires de chasses…

Sa vie reste néanmoins intéressante et ce témoignage m'a semblé précieux. Il m'a donné, en tout cas, l'envie de découvrir d'autres récits comme celui-ci. À vos commentaires si vous en avez à me conseiller !
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