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Critique de ghislainemota


Les bourlingueurs férus de mécanique auto vont se délecter en lisant ce récit de voyage de Andrzej Stasiuk.
Le trajet d'Ukraine, Russie, Kazakhstan et Mongolie va se dérouler dans un "bourricot", voiture de douze ans d'âge rafistolée pour tenir le choc devant des kilomètres à parcourir.
Pour l'auteur, le voyage n'a pas lieu d'avoir un but. Avec un langage de mécanicien soucieux d'une machine bien rôdée, il vagabonde dans un paysage où l'espace et la respiration apportent un sentiment d'existence .
Stasiuk n'est pas ce voyageur épris de liberté ou d'émerveillement. Il taille la route avalant les distances, errant avec son compagnon de voyage Z au milieu de camionneurs ou seuls dans des déserts de sable. Il échange très peu avec la population locale mais donne tout de même son opinion sur le pays traversé.
En tant que Polonais il perçoit la Russie comme une ogresse et une prison tandis que sa vision du Kazakhstan m'a paru plus apaisée même si son passé a fait immergé des khans sanguinaires tel Tamerlan.
Peu de monuments sont admirés sauf le mausolée de Yasawi et les portraits sont aussi peu soulignés sauf les flics véreux rencontrés en fin de voyage.
Loin du récit de Nicolas Bouvier et son "Usage du monde" aux accents poétiques, Stasiuk fait ressortir de cette longue aventure un sentiment d'amertume, pas du tout envoûter par une odyssée asiatique.
Une impression de fuite en avant, d'insaisissable s'insinue dans le livre rappelant les déambulations d'un passager clandestin de l'existence comme celles de Cendrars.
Voilà un arpenteur arrachant à la route un regard acéré sur le monde.




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