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Critique de Kassuatheth


J'ai lu ce livre pour la première fois il y a 50 ans presque jour pour jour (novembre 1964), j'ai vu le film une dizaine de fois et, j'ai choisi Les raisins de la colère parmi mes livres pour une île déserte. Pourquoi? Tout simplement parce que ce roman est tellement dense que je suis persuadé de ne pas avoir encore tout découvert..

Je ne tenterai pas de vous convaincre que Les raisins de la colère est un chef d'oeuvre, presque tous ceux qui m'ont précédé l'ont fait. Je ne vous parlerai pas non plus des réalités économiques décrites. Là aussi, ceux qui m'ont précédé ont fait du bon travail. Je vais me concentrer sur deux aspects seulement du roman sachant qu'il y en a beaucoup plus. On va se partager le travail.

Le premier aspect, est cette dualité que l'auteur met en opposition entre le mépris et la méchanceté des gens bien pensant et de l'autre un groupe de personnes qui démontrent constamment leur humanisme. Cet extrait exprime très bien le mépris et. Je vais m'en contenter pour ne pas trop allonger la critique.

– Tu penses, on n'est pas piqués, nous deux. Ces sacrés Okies de malheur, ils n'ont pas un sou de jugeote, et pas un grain de sentiment. C'est pas des êtres humains ces gens-là, moi j' te le dis. Jamais un être humain ne supporterait une crasse et une misère pareilles. Ils ne valent pas beaucoup mieux que des chimpanzés…

De l'autre côté, nous voyons tous les gestes d'entraide, les partages de la dernière bouchée, le refus de donner pour ne pas humilier la personne qui est pauvre, le père qui se sacrifie pour son enfant et cet honneur auquel ils tiennent…

Le deuxième aspect, c'est l'évolution de la famille Joad. Avant l'éclatement de la famille traditionnelle, il y avait une structure précise : l'homme était le pilier de la famille et, chacun avait sa place et, même le grand père, avait encore le premier droit de parole même s'il n'était plus actif. Ils avaient aussi tout un ensemble de valeurs que chacun devait respecter.

Tout au long de la route, on voit les familles se regrouper et, sans voter quoi que ce soit, établir des règles de fonctionnement pour que tous et chacun soient respectés. La mère a pris une plus grande place mais elle le dit elle-même, ce n'est que temporaire. Même si on est encore dans le malheur, on sait que quelque chose doit et va arriver.

La fin de ce roman est sublime et illustre à merveille la valeur que l'auteur donne à ces personnes.

Cela ne fait pas partie de ma critique, mais est-ce quelqu'un sait ce qui est advenu de ces centaines de milliers de personnes. Sont-elles retournées chez elles ou se sont-elles intégrés à la population locale?
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