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Citations sur La reine de la Baltique (51)

Le vent sifflait doucement au sommet des grands pins. La brume semblait s’être un peu levée, la vue était meilleure et on apercevait le rivage.
Nora tourna à droite et s’engagea sur l’étroit sentier forestier qui reconduisait au village. Sur le chemin du retour, elle passa devant le petit cimetière entouré d’une simple clôture blanche. Elle poussa la grille sur un coup de tête et entra pour contempler ce lieu paisible.
Le cimetière de Sandhamn datait de la grande épidémie de choléra des années 1830. Beaucoup de tombes étaient belles et luxueuses, souvent en marbre ou granit. Certaines étaient tellement rongées de lichen que leurs inscriptions usées étaient à peine lisibles. Les pierres tombales en apprenaient long sur la population des siècles passés : chaque pierre indiquait le nom et la profession du défunt. De nombreux maitres pilotes et autres fonctionnaires des douanes reposaient dans ce cimetière, souvent en compagnie d’une « épouse dévouée », selon l’expression consacrée, dont le nom était toujours mentionné tout en bas.
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Une serveuse en tailleur noir leur indiqua a chacun un menu et s’éloigna. Nora, affamée, s’y plongea. Beaucoup de poissons bien sûr, mais aussi quelques plats de viande appétissants.
« Qu’est-ce que tu prends ? demanda Nora. Souviens-toi c’est moi qui t’invite, une promesse est une promesse.
- Je sais très bien ce que je veux. Il n’y a en fait qu’une chose qui vaille ici.
- Et on peut savoir ce que c’est ? » Nora lui sourit : elle avait bien compris ce qu’il avait derrière la tête.
« Le toast du marin, bien sûr. Tu t’en doutais ? »
Le fameux toast du marin était servi depuis la nuit des temps. Il s’agissait d’une grosse pièce de filet de bœuf sur une tranche de pain grillé, le tout nappé d’une bonne louche de sauce béarnaise. Une généreuse portion de pommes frites complétait le tout.
« Ce n’est pas très régime, dis donc, le gronda Nora.
- Mais putain que c’est bon. », protesta Thomas.
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Le petit-déjeuner terminé, Nora avait sorti le sac de plage, les maillots et les draps de bain. Simon des pelles et des seaux en plastique multicolores. Ils avaient pris les vélos, longé les tennis, puis traversé la forêt jusqu’à Trouville.
Adam s’était plaint qu’ils ne roulaient pas assez vite, mais Simon pédalait de toutes les forces de ses petites jambes. Nora n’avait pas le cœur de lui demander d’accélérer.
Au bout de deux Kilomètres, la route obliquait vers la droite. Deux cents mètres plus loin, on était sur la plage.
Les touristes de Stockholm n’étaient pas encore arrivés. Quand ils débarquaient du direct de onze heures, il y avait foule. Mais comme il était à peine plus de dix heures, ils purent choisir leur emplacement.
Nora ne contestait absolument pas aux touristes leur droit de profiter de l’archipel, mais elle ne pouvait s’empêcher de songer combien c’était agréable, quand elle était petite et que les visiteurs arrivaient encore au compte-goutte, comparé aux flots qui se déversaient aujourd’hui.
En voyant les foules qui débarquaient des ferries en juillet, on se demandait si l’île n’allait pas sombrer sous le poids.
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Le procureur Charlotte Öhman avait l’air perplexe. Ses cheveux châtains étaient fixes en arrière par une barrette et elle avait remontes ses lunettes sur son front. Elle roulait son stylo entre le pouce et l’index tandis qu’elle essayait de se faire une idée de la situation.
« Si je comprends bien, nous avons un cousin dont nous connaissons la cause de la mort sans savoir si quelqu’un l’a tué. Puis une cousine dont nous soupçonnons que quelqu’un l’a tuée, sans pouvoir déterminer qui.
- Exactement. »
Le procureur nota quelque chose dans son carnet. Elle était gauchère. Elle avait au front une ride soucieuse en forme de huit couché. Thomas n’avait jamais vu ça.
« Et maintenant, comment comptez-vous vous y prendre ? »
Charlotte Öhman souleva légèrement un sourcil. Elle n’avait pas l’air particulièrement impressionnée par l’enquête. Pas étonnant, songea Thomas, puisque jusqu’à maintenant elle n’a rien donné.
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Thomas aperçut Kicki Berggren avant même d’être descendu à l'accueil du commissariat de Nacka.
Elle portait une veste de jean blanche à rivets brillants. Un jean délavé, un top rose moulant et des sandales à talons complétaient le tableau. De derriere, elle avait une allure juvénile - mince, des hanches de garcon. Quand elle se retourna, il vit qu'elle était pourtant dans la force de l'âge, plus proche de cinquante ans que de quarante. Ses cheveux blonds étaient trop longs pour lui aller. Leurs racines plus sombres trahissaient la fausse blonde. Un fin réseau de rides sur la lèvre supérieure annonçait une grosse fumeuse. Elle était très bronzée, presque tannée.
Il se demanda si elle avait pu bronzer ainsi en Suède. Il remarqua aussi qu'elle tapotait nerveusement un sac à main en toile de jean. On voyait bien qu'elle brûlait d'envie d'allumer une cigarette, mais le panneau au mur était très clair : INTERDIT DE FUMER.
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Thomas tarda à répondre. C’était ce qu'il y avait de plus dur dans le métier de policier. Comment annoncer la mort d'un proche ? Il choisit de commencer par une question :
«Etes-vous proche de votre cousin ? »
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Aucun d'entre eux n'avait imaginé le peu de temps qu'il lui restait à vivre. Auraient-ils fait d'autres choix, s'ils avaient su ce qui les attendait ? Auraient-ils su apprécier autrement la vie en devinant à quelle vitesse elle allait leur échapper ?
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Comme la vie des gens basculaient vite. Un jour marin sur les mers du vaste monde, le lendemain malade et mourant
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En son for intérieur, Nora songea qu'il était assez absurde de demander à une mère de jeunes enfants si elle savait gérer le stress et les conflits. Si on était incapable d’y faire face, on ne survivait pas une seconde au sein d’une famille comme la sienne. Pas d’enfants qui ne se volent régulièrement dans les plumes.
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Beaucoup de ces trucs ont sûrement été facturés au nom de sa société, dit Thomas. Maquillés, bien sûr : on n'aura pas mis "jacuzzi pour villa au bord de la mer", mais quelque chose du genre : "cuve en plastique".
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