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Critique de Belem


Belem
24 février 2013
Ce recueil est le dixième et dernier volume des « réflexions sur l'histoire naturelle ». Dans la préface, Stephen Jay Gould précise les sujets dont vont traiter les articles composant le volume. Il y remercie vivement ses lecteurs, qui sont pour lui le symbole du “ profane intelligent ”, cette abstraction qui existe encore bel et bien... même aux USA, précise-t-il. Dans le choix des articles sélectionnés, Gould montre (un peu ostensiblement, diront certains) sa très grande sensibilité (certains petits détails à l'origine de ses articles, ou les témoignages de lecteurs, « lui font verser des larmes »). Mais cette hypersensibilité est sans doute aussi due à son état de new-yorkais, et du profond choc que les événements du 11 septembre 2001 provoquèrent dans la ville, puisqu'il a ré-écrit sa préface suite à cela. Une vague de tristesse, d'incompréhension et de larmes a vraisemblablement submergé les New-yorkais... cela se voit, notamment à la lecture des 4 derniers articles, écrits après les attentats.
Pour revenir aux articles, j'ai plus particulièrement apprécié le 6 (la raison de la présence d'un jeune biologiste, futur directeur du British Museum, aux obsèques de Karl Marx, à Londres, alors qu'il n'y avait que... dix personnes !), le 8 (sur certaines spéculations extravagantes de Freud), le 11 (sur l'origine du mot syphilis... très érudit !), le 17 (où il critique le déterminisme génétique, ce nouveau réductionnisme qui véhicule de nombreuses idées erronées), le 18 (sur l'origine du mot évolution, mot que Darwin n'utilise pas une seule fois dans « L'Origine des espèces »), et le 23 (sur les plumes de dinosaures, et la vision déformée du processus de l'évolution des espèces dans les médias).
Ce dernier opus se voulant plus intimiste, Gould y fait également part de son amour des opéras de « Gilbert et Sullivan », évoque le fait qu'il chante dans une chorale (pour lui, l'art et la science « suscitent le même émerveillement »), et évoque son grand-père maternel, émigré hongrois, qui débarqua à 14 ans à Ellis Island le 11 septembre 1901... 100 ans jour pour jour avant les attaques qui frappèrent New-York.
Dans au moins 2 ou 3 articles, il revient sur l'idée fausse selon laquelle « l'ontogénie récapitule la phylogénie »... qui fut le thème de son tout premier livre, et puis, il évoque ce qu'il appelle la “ République des lettres ”, c'est à dire le fait qu'en Europe, malgré les conflits, les savants ont souvent continué à communiquer entre eux... une vision de la vie, donc... malheureusement, quelques mois après la publication de ce livre, Gould décédait, ce qui constitue une grande perte pour cette vision de la vie qui lui était si particulière, si juste et si savante... sniff
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