AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Gwen21


J'ai déjà du mal avec la poésie mais avec la littérature lyrique c'est encore pire. "Le baobab" est le seul texte de la poétesse sud-africaine Wilma Stockenstrom disponible en français et, de vous à moi, je n'aurais pas voulu être à la place de la traductrice. Quel défi !

La narratrice n'a pas d'identité, on apprend à la connaître à travers son long monologue ; esclave depuis l'enfance, elle fut vendue, anonyme, et exploitée par plusieurs maîtres successifs jusqu'au dernier, l'Etranger, qui a entrepris une odyssée mythique vers une cité mystérieuse. La narratrice, seule survivante de l'expédition, se réfugie dans le tronc d'un baobab, symbole de l'enracinement dans un passé où elle naquit libre, symbole également d'une terre sauvage et indomptable où la survie est rude, enfin symbole d'un abri, d'un chez-soi, le seul qu'elle ait jamais connu. Son récit possède la puissance d'un cantique et s'écoule comme un fleuve capricieux, au cours tantôt impétueux, tantôt étale.

Le fond du récit, bien que difficile à recouper en raison d'une narration volontairement déstructurée, est fascinant : on y découvre la condition des esclaves et une société colonialiste qui fait naître le malaise. Mais en ce qui me concerne, impossible de faire abstraction de la forme dont la beauté m'a assommée et a largement gâté ma lecture. Ceci va probablement vous sembler paradoxal mais est-ce que cela ne vous est jamais arrivé de passer à côté d'un texte dont les phrases absconses s'enchaînent sans que vous en trouviez le sens ? Une oeuvre qui semble offrir une intimité à son seul auteur, vous laissant sur le bord de la route ? C'est exactement ce que j'ai ressenti avec "Le baobab" ; une sensation qui est peut-être la marque même de l'art, refusant la compréhension au profit de l'émotion ?


Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge AUTOUR DU MONDE
Commenter  J’apprécie          324



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}