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Critique de PsychikFab


Dublin, au milieu du XIXè siècle.
Le petit Bram Stoker est un enfant fragile qui passe ses journées alité dans la maison de ses parents. Mais Ellen Crone, son étrange nourrice va s'occuper de lui à sa façon et lui faire retrouver la santé d'une façon pour le moins mystérieuse. Puis, alors qu'une série de morts inexplicables secoue la région, Nanny Ellen disparaît subitement. Devenus de jeunes adultes, Bram et sa soeur Matilda voient réapparaître leur ancienne nourrice entraînant avec elle un enchaînement d'évènements plus terrifiants les uns que les autres. Des évènements qui inspireront à Bram, des années plus tard, l'un des plus grands romans de la littérature fantastique: Dracula.
Ce roman, co-écrit par Dacre Stoker ( arrière petit-neveu de Bram Stoker) et l'auteur de littérature fantastique J.D. Barker , s'inspire directement de notes laissées par l'auteur de "Dracula". Car quand Bram Stoker a présenté son manuscrit pour la première fois à son éditeur en le présentant comme une histoire absolument authentique, celui-ci, redoutant une réaction négative du public ( on est alors en pleine affaire Jack l'éventreur...à laquelle d'ailleurs Stoker ne serait pas tout à fait étranger selon certains historiens!), le somme de le remanier et surtout de proposer une FICTION. Quelque temps plus tard, Stoker lui ramène son roman remanié et surtout allégé d'une centaine de pages auparavant situées au début. Que contenaient ces 102 pages disparues? A l'aide de notes de Stoker et de différentes éditions étrangères du livre, les deux auteurs ont bâti cette prequel censée combler au moins partiellement ce manque. Quand on est fan de Dracula comme je le suis, on se réjouit à l'avance de se plonger dans ce pavé qui promet de faire revivre (ah ah) l'univers du célèbre Comte tout en apportant, de plus, des éléments inédits au mythe. Mais il faut bien avouer que cette lecture laisse un sentiment mitigé. Il est évident que je ne m'attendais pas à ce que l'original soit dépassé mais tout de même. Alors que "Dracula" faisait naître l'angoisse avec une économie de moyens admirable et un style raffiné, "Dracula les origines" afflige régulièrement par son écriture qu'on qualifiera (au mieux) de passe-partout, ses dialogues régulièrement navrants ("-Vous estimez donc que ce loup serait Ellen? " en déduisit Thornley. "-J'ai de bonnes raisons de le croire, en effet" ) et ses nombreuses scènes grand-guignolesques involontairement risibles ( "Soudain, la terre bouillonnante est remuée et des serpents surgissent à la surface, des milliers de serpents, de toutes les couleurs et de toutes les tailles" Mazette!) qui ne sont pas sans rappeler les pires moments d'un Stephen King. Autant dire que l'on se sent très loin du Dracula cher à notre coeur et si l'on ajoute à cela quelques invraisemblances ( je sais bien qu'on est dans le fantastique mais il ne faut pas pousser non plus!) et de nombreuses longueurs inutiles où l'on sent très bien que les auteurs tirent à la ligne, l'envie d'abandonner ma lecture m'a plus d'une fois titillé. Mais une fois digérées ces déceptions , j'ai quand même réussi à m'intéresser au roman, surtout dans sa deuxième partie plus rythmée et (un peu) plus sobre. Il faut juste (paradoxalement) oublier le chef d'oeuvre de Stoker et prendre ce "Dracula les origines" pour un roman fantastique de série pas déplaisant, un peu tête de gondole mais honnête, avec sa dose minimale de sang et de frissons bon marché.
Le plus passionnant est quand même le cahier se trouvant en fin d'ouvrage où les deux auteurs évoquent la conception de cette prequel et livrent des infos précieuses sur la vie et l'oeuvre de Bram Stoker.
Je suppose que les amateurs de fantastique pas trop difficiles passeront néanmoins un bon moment de lecture mais pour les admirateurs du Dracula de Stoker, ce "Dracula les origines" est plutôt une curiosité. Ce qui n'est pas si mal après tout.
(Merci à Babelio et Masse Critique)
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