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Citations sur Les gardiens du phare (87)

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Trois hommes seuls dans un phare en pleine mer. Ça n'a rien d'exceptionnel, rien du tout ; c'est juste trois hommes et beaucoup d'eau. Il faut avoir une sacrée trempe pour supporter d'être enfermé comme ça. Pour supporter la solitude. L'isolement. La monotonie. Rien que de l'eau, de l'eau et de l'eau à des kilomètres à la ronde. Pas d'amis. Pas de femmes. Juste les deux autres, jour après jour, impossible de leur échapper, ça peut rendre complètement dingue.
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Bill lui avait raconté ce qui s’était passé au phare des Smalls, au large du pays de Galles au siècle dernier. À l’époque, il y avait deux gardiens par phare, et au bout de quelques semaines l’un d’eux avait eu un accident là-bas et il était mort. Tout le monde savait que ces deux-là ne s’entendaient pas, alors celui qui était resté seul a eu peur qu’on l’accuse de meurtre s’il se débarrassait du corps. Il a donc décidé de prendre son mal en patience et d’attendre la prochaine relève. Le truc, c’est qu’au bout d’un moment il n’a plus supporté l’odeur. Il a donc construit un cercueil qu’il a accroché au sommet de la tour, mais à la première bourrasque la boîte s’est ouverte et le cadavre en décomposition s’est retrouvé là, les bras ballants. Chaque fois que le vent soufflait, les bras du macchabée heurtaient la lanterne. On aurait dit que le cadavre faisait des signes. Qu’il disait au vivant, viens, lui enjoignant de le rejoindre. Ça a tourné à l’obsession. Le gars a perdu la tête. Les navires passant au loin voyaient cet homme qui faisait de grands signes ; ils n’ont jamais pensé qu’il y avait un problème, donc ils ne se sont jamais déroutés. Au bout du compte, le gardien vivant a fini par souffrir plus que le mort. Il avait été obligé d’entendre jour et nuit les coups contre la lanterne, comme si le cadavre lui demandait de rentrer. Le temps qu’il revienne à terre, il était en vrac, assailli par les cauchemars et le sifflement du vent.
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Si la vie m’a appris un truc, c’est qu’il y a deux catégories de personnes. Celles qui entendent un craquement la nuit, dans une maison isolée, et qui ferment les fenêtres parce que c’est sûrement le vent. Et celles qui entendent un craquement la nuit, dans une maison isolée, et qui allument une bougie pour aller voir ce que c’est.
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La porte verrouillée, c’est bizarre, oui ; ça, je vous l’accorde. Ces portes sont en acier ; il faut ce qu’il faut pour résister à tout ce qu’elles encaissent ! Et elles sont tellement lourdes qu’elles peuvent vous claquer dans le dos sans problème. Sauf que celle-là était verrouillée de l’intérieur. Ça, c’est un détail qui me hante. Dans un phare, pour verrouiller la porte, on la barricade de l’intérieur avec de lourdes barres de fer. Je me dis que les barres auraient pu tomber quand la porte s’est refermée, si elle a claqué assez fort… ?
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Le quart de Vince s'achevait. Le sien commençait. Arthur chargea la corne de brume, et tira dans l'ouragan, signal d'avertissement que le vent dispersa. Les vagues déferlaient; l'écume bouillonnait; c'était le chaos. Des éclairs fissuraient les ténèbres, la mer noire, les cieux noirs, l'océan fulminant. La tour tremblait sous les assauts des éléments déchaînés, les paquets de mer qui se brisaient et les gerbes d'eau furieuses qui s'élevaient jusqu'à la lanterne
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Le deuil peut être incroyablement solitaire. Sans s'en rendre compte, on rentre en soi, et ce n'est pas qu'on n'arrive pas à sortir de soi-même, c'est qu'on n'en a pas envie.
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Avant d'être gardien de phare, je croyais que la mer était toujours de la même couleur, je l'imaginais toujours bleue ou verte, mais en vérité, elle n'est quasiment jamais bleue ou verte. Elle prend un tas d'autres couleurs, principalement noir, marron, jaune, doré, et si elle est agitée, elle tire sur le rose.
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Même si là-dessus Helen restait sceptique : comment imaginer l’inimaginable ? Pour elle, c’était comme une chute. L’apesanteur. L’incrédulité. Elle attendait qu’on la rattrape, mais personne ne le faisait jamais ; elle tombait depuis des années et des années, sans jamais obtenir de réponse, ni le moindre éclaircissement, sans pouvoir tourner la page. L’expression était à la mode ces derniers temps – tourner la page – pour ceux qui connaissaient une rupture amoureuse ou se faisaient virer ; des événements plutôt anodins, songea-t-elle, et non de ceux qui vous menaient au bord du précipice et vous poussaient dans le vide. Comme lorsqu’une personne disparaît du jour au lendemain, sans laisser de trace, sans raison, sans le moindre indice.
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Dans la brume, il distingue la Maiden, la jeune fille, long pic solitaire et majestueux, loin de tout. Le phare est à quinze milles nautiques du littoral.
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On a beaucoup de temps pour parler, surtout pendant le quart de nuit, entre minuit et quatre heures, et la conversation dans ces moments-là s’aventure dans des recoins sombres qu’on se dépêche d’oublier dès le lendemain matin.
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