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Critique de mariech


Le livre de Daniel n'est pas un roman , c'est le récit - hommage de son neveu Chris de Stoop , journaliste belge néerlandophone.
En mars 2014 , Daniel Maroy , agriculteur de 84 ans est assassiné par des adolescents de Roubaix , attirés par l'argent que Daniel M gardait sur lui .
Un meurtre atroce , d'autant plus que les auteurs ne semblent pas du tout comprendre la gravité de leurs actes .
Chris de Stoop va se constituer partie civile et va essayer d'expliquer l'inexplicable.
J'ai beaucoup apprécié ce récit touchant , très nuancé , la collision de deux mondes inconciliables, celui de Daniel , seul survivant de la famille Maroy , qui vit à ' l'ancienne ' , qui s'occupe encore tous les jours de ses vaches , Daniel M , qui a vécu sa vie entière avec ses parents , qui s'est occupé de son frère malade jusqu'à la mort de celui-ci, qui n'a jamais accepté la vie moderne , seule concession , son tracteur qui lui sert de véhicule .
Le point de basculement sera la confiscation de son tracteur , le vieil homme devra désormais faire ses courses à pied , avec sa perpétuelle liasse de billets .
Un monde figé , un homme têtu , borné , au curieux comportement , il s'est laissé aller complètement , il n'a plus aucun contacts avec sa famille depuis à peu près 30 ans , sa vie sociale se résume aux courses alimentaires qu'il fait une fois par semaine au Colruyt, là il s'achète un steak ' bleu , blanc , rouge .
Il y a un témoignage touchant d'une personne qui a rencontré souvent Daniel M lors de ses achats hebdomadaires, elle écrit une lettre affectueuse à son neveu , pour lui dire qu'elle admirait Daniel .
Il y a une analyse très poussée de la personnalité de Daniel , celui qui n'a pas pu prendre le train de la vie , qui ne s'est jamais marié , malgré une tentative tragi-comique à l'âge de 62 ans .
De l'autre , il y a ces jeunes désoeuvrés, qui aiment l'argent facile , pour frimer . Pour eux , Daniel M , le fermier marginal est la proie idéale , ils ne voient pas en lui un homme mais un sous - homme , complètement déshumanisé , ce qui bien entendu ne cautionne pas du tout la violence
Le procès décrit chacun des accusés au plus proche de leurs personnalités , essaie de comprendre l'enchaînement fatal .
Un récit touchant , sans pathos , oui, un bel hommage à Daniel , un marginal peut être mais un homme libre , intègre . J'ai l'impression d'avoir tellement de choses à dire , ce livre mérite une discussion passionnée .
Merci à Babelio pour ce dernier Masse Critique et aux éditions Globe .
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