Ceux qui échappent aux catastrophes sont ceux qui, littéralement, marchent sur des cadavres. Ceux qui s’attardent pour aider les autres ne survivent pas.
L’humanité est en train de détruire la planète en suçant sa sève comme de vulgaires parasites. Ils se tuent eux-mêmes et leurs semblables de centaines de manières différentes.
Le sexe est comme un univers parallèle où des personnes qui semblent normales révèlent brusquement un autre visage. Presque comme les monstres dans ses cauchemars. Ces personnes peuvent être n’importe qui et appartenir au monde ordinaire, jusqu’à ce qu’on soulève un coin du voile.
Tu peux y aller maintenant, t'as qu'à la chercher. T'as qu'à ramasser ce qui reste d'elle sur le sol des toilettes.
-Qui choisira alors ceux qui seront sauvés ? lance quelqu'un d'autre. -Femmes et enfants d'abord, et... ? -Eh bien, vous devez être bien contente maintenant, vous qui parlez toujours d'égalité! rétorque le vieil homme en uniforme de vigile.
qu'est-ce qui avance et avance sans jamais arriver à la porte ?
Sa mère maintient que l'argent ne fait pas le bonheur, mais Albin n'arrive pas à s’imaginer comment on pourrait être malheureux dans une villa comme ça. Surtout si elle se trouve isolée sur un îlot inaccessible aux autres.
Le ferry est rempli de gens qui, à terre, sont insignifiants, mais qui une fois à bord se comportent en maîtres du monde.
— Tu sais comment le bateau fonctionne. Je veux qu’il nous ramène au port. Comme l’arrivée du Demeter en Angleterre… Ce serait poétique, n’est-ce pas ? Laisser la réalité dépasser la fiction.
Adam rit en découvrant ses dents plus que centenaires, tandis que Dan essaie de comprendre ce qu’il a voulu dire.
— Alors le chaos balaiera la planète entière en l’espace de quelques semaines, enchaîne Adam.
Dan hoche la tête. Il énumère mentalement tous ceux qu’il hait sur le ferry. Filip. Jenny. Le capitaine Berggren. Birgitta de Grycksbo. Les vigiles.
Une armée de nouveau-nés. De morts-vivants. Craintifs. Éperdus. Affamés.
Ce garçon, qui n’en est pas un, et lui les dirigeront.
Un tout nouvel ordre mondial.
Toute sa vie, il a toujours su qu’il était destiné à quelque chose de grand. Et maintenant, c’est arrivé.
Le corps d'Alexandra s'est réchauffé sous le coup de l'angoisse. Dan ressent cette chaleur comme le soleil au printemps pendant une journée fraîche. Il observe la jeune femme dans le miroir.
Ce qu'il éprouve n'est plus du désir sexuel, mais tout à fait autre chose.
Un désir qui veut écorcher. Qui veut déchiqueter. Il voudrait enfouir son visage dans la chair crue. Et aspirer chaque goutte.