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Critique de GeorgesSmiley


Belle photo de couverture ! Cet avion jaune sur le bitume de la piste, ça flashe ! L'héroïne qui s'apprête à s'installer aux commandes d'un pas décidé, hum ! hum ! Jetons un oeil à la quatrième de couverture et découvrons des avis autorisés : « plaisir immédiat, sens de la dramaturgie, style piquant, cran et fantaisie élevés au rang de vertus cardinales »…Hum, hum, hum ! Y a plus qu'à décoller, les ami(e)s.
Le Looping, c'est spectaculaire, ça fascine toujours le « rampant » qui observe le virtuose au-dessus de lui. C'est dangereux également parce que les professionnels, genre « Patrouille de France », le disent : une erreur et c'est la catastrophe. Et là, l'erreur, c'est le Looping. C'est ce looping raté qui va m'obliger à m'installer à la DCA pour tenter de le descendre en flammes. Je m'explique : comme beaucoup de lecteurs, j'adore être baladé, trompé, surpris, étonné, mystifié, tout ce que vous voulez par le patron ou la patronne de l'histoire, l'auteur(e). Bon, alors quoi ? Il y a un rebondissement, dans les trois dernières pages, sur lequel je ne m'étends pas car, au vu du grand nombre de critiques très positives, je ne doute pas que, même après avoir parcouru mon petit billet, il y ait beaucoup de nouveaux lecteurs. Donc, nous avons un coup de théâtre, comme on l'enseigne maintenant à l'université. Ce n'est pas obligatoire, mais c'est quand même nettement mieux parce que ça fait une fin bien réussie et comme je viens de vous le dire, le lecteur aime ça.
Mais dans le cas présent, pour trois pages de surprise, il m'a fallu avaler 240 pages d'une histoire à l'eau de rose, les optimistes diront d'un conte de fée gnangnan, que les deux héroïnes, si belles et si mignonnes, traversent d'humeur égale et les fleurs au fusil. le ton est badin, ce qui, au début est agréable, mais lasse rapidement car, n'étant pas aviateur et n'ambitionnant pas de le devenir, je n'ai trouvé (les destins, le siècle, les personnages) ici que du survol. On enfile les clichés (le paysan taiseux, la jeune fille analphabète mais qui apprend si vite, la mère de famille qui adore cuisiner, le jeune premier beau, intelligent, fidèle et docile, le bédouin noble, digne et amical) comme dans les romans-photos du temps de la splendeur de Cinecittà.
Etait-il nécessaire de prêter au président de la république italienne des pouvoirs qu'il n'a jamais eu ou d'imaginer qu'on puisse apprendre à piloter sans doubles commandes (sur un bombardier !) ? Fallait-il absolument croiser, sans autre intérêt pour l'histoire que la mention de leurs noms, M. Ferrero (oui, celui des soirées de l'ambassadeur comme dans la publicité), Mme Farah Diba Pahlavi ou Mme Onassis alias la Callas? Ca aussi, semble devenir incontournable, « o tempora, o mores », plus de roman à prétention historique sans le passage en « vedette américaine » des « people » du temps jadis.
Mais réussir à obtenir de Kadhafi des concessions pétrolières grâce aux poules livrées à son grand-père, fallait oser ! Non, ce n'est pas ce que vous pensez, je parle de gallinacées, de vraies pondeuses d'oeufs, pour des omelettes comme chez la Mère Poulard. Je sais ce que vous allez me dire, je ne comprends rien à la poésie, je ne sais plus rêver et je suis incapable d'enjoliver la réalité comme les deux héroïnes de ce roman. Vous avez raison, j'ai peur de ne pas figurer dans le coeur de cible de cet ouvrage dont le format semble être une puissante invitation à le glisser dans un sac à main. Avant de conclure, je précise, pour les amoureux des animaux, que les poules du grand-père de Kadhafi n'étaient pas élevées en batterie (elles étaient même en liberté pendant le voyage dans l'avion) et je retourne à la mienne…la batterie de DCA, vous suivez toujours ?
J'aperçois une trainée noire sous l'aile gauche de ce si joli monomoteur, j'arrête le tir pour lui permettre de se poser rapidement. Rejoignez Madame Figaro dans l'ambulance pour lui porter secours. Quant à moi, je regrette déjà…
« Pourquoi est-il si méchant ? Parce que... ! »
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