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Critique de Siabelle


Lorsque j'ai vu ce livre à la librairie, mes yeux s’émerveillent et je suis ravie d’un tel trésor. Quand on en trouve un, il ne faut pas le laisser partir. C’est donc avec ce livre «Cristal qui songe», que mon esprit s’envole. Je rentre donc pour la première fois dans l’univers de Théodore Sturgeon. J’en entends parler par «Masa» et je suis enchantée encore une fois, de connaître un nouvel auteur.

Je découvre que Théodore Sturgeon est un écrivain américain. Ce livre est paru en 1950 dans la revue américaine Fantastic Adventures. Il comprend 248 pages. Je me suis aperçue que la page couverture varie d’un livre à l’autre. Je trouve qu’elle est colorée et elle capte le regard. C’est un auteur qui est classé dans la «science-fiction» mais on peut aussi bien le mettre dans la catégorie de «l’étrange». Il y a eu par la suite le livre «Les plus qu’humains», édité par la même maison d’édition, J’ai Lu.

Dès le départ, ce qu’il faut savoir, l’auteur aborde comme sujet les gens qui sont différents et il parle des conséquences. C’est sa thématique et il faut que le lecteur le reconnaisse. Il y a une richesse dans ce livre et on sent qu’il y est entouré de mystère et de poésie. Je retiens juste quelques noms que je saisis au vol : «Cannibale», «Bunny» et «Zena»… Je ne sais pas qui ils sont mais je suis intriguée.

On fait tout de suite connaissance avec Horty. C’est un jeune garçon. Il est notre héros. On ressent vivement sa solitude et on voit qu’il n’est pas à l’aise avec sa famille adoptive. L’histoire commence quand Horty va à l’école et que les enfants le voient manger des fourmis. C’est le drame. L’école le renvoie et c’est là que les problèmes commencent. Son père adoptif, Armand Bluett, le maltraite et il s’enfuit avec son diablotin en boîte. Il refuse de s’en séparer. Il va dire au revoir à son amie Kay et il se confie. En une seule nuit, sa vie change. Il monte dans un car et c’est là qu’il rencontre la Havane. Il lui parle de la troupe du cirque et il doit être accepté par le chef le «Cannibale». C’est là que l’aventure de Horty débute. Il y rencontre une naine, appelée Zena. Elle l’aide à survivre dans un monde de foire où il côtoie des «nains» et des «gens différents».

Je constate, au cours de la lecture, l’auteur prend le temps de mettre en place l’histoire et ensuite les personnages rentrent. Je me suis laissée transportée par une lecture légère. Je me suis laissée attendrie par le côté fantastique. Je me suis attachée aux personnages. C’est un endroit tellement à part et la magie s’opère sur toi. Je crois que même les objets aussi semblent prendre vie. Je mets donc ici, une citation qui le reflète bien : «Junky, c’était un diable à ressort, reliquat d’une génération aux mœurs innocentes. Toute la personnalité de Junky résidait dans ses yeux. Ils semblaient faits d’une sorte de verre teinté, moulé ou taillé à arrêtes mousses, qui, même dans une chambre obscure, avait un reflet, un scintillement étrange et complexe. Maintes, et maintes fois Horty avait cru constater qu’ils possédaient en espèce de rayonnement propre – mais il n’avait jamais pu en être tout à fait sûr. »

Je dois avouer, que je suis impressionnée par ce grand écrivain, de ce temps. Il ne dénonce pas juste la différence, il parle aussi de la maltraitance. Je suis émue par son écriture claire, par ses valeurs profondes qui véhiculent dans son récit. On sent dans ce roman, que l’auteur parle des thèmes qui lui tiennent à cœur. Je suis à la fois envoûtée et troublée. On remarque que l’environnement tient une place importante. On le perçoit surtout à travers son personnage «Cannibale». C’est surprenant n’est-ce pas ? Je suis subjuguée par son ouverture d’esprit sur sa recherche sur les arbres et sur l’énergie des cristaux. C’est une partie de l’histoire qui me charme et où on voit déjà qu’à cette époque, que l’homme peut choisir le chemin entre le bien ou le mal. Je mets donc ici une citation : «C’est qu’il crie si bien… dit-il doucement en reposant le cristal à côté des autres. Si seulement je pouvais comprendre comment ils pensent… Je peux leur faire mal. Je peux les diriger. Mais je ne peux pas leur parler. Un jour je trouverai bien.»

Il ne faut pas oublier que lorsque tu lis ce roman «Cristal qui songe», juste à lire le titre, c’est déjà mystérieux. Je crois que cet auteur Théodore Sturgeon sait comprendre l’essentiel. Il peut lire entre les lignes et ses yeux décèlent ce que d’autres ne voient pas. Et je crois que, dans ce livre, il y arrive à merveille. Il sait comprendre l’humain et avec sa plume, tout endroit semble énigmatique. Il y a cet instant magique entre Horty et Zena qui me touche. Zena dit à Horty : «Horty, murmura-t-elle, si jamais tu entendais encore l’appel de cette nuit, réveille-moi. Réveille-moi tout de suite et n’y vais pas».

En faisant une recherche, j’ai vu que la chaîne de télévision HBO, de septembre 2003 à mars 2005, il diffuse un feuilleton inspiré des deux romans les plus connus de Sturgeon. Le titre est «Carnival». Il se situe au début des années 1930 et il comprend 24 épisodes. Cette série a été interrompue. Un peu plus tard, une série fait une apparition sur les écrans français sous le titre «La Caravane de l’étrange».

Pour conclure, c'est un bon moment de détente. C'est un livre qui se lit bien et il faut être capable de percevoir ce que l'auteur voit. Je crois qu'on aime ou on n'aime pas. Je ne me suis pas ennuyée au cours de ma lecture. Théodore Sturgeon sait te tenir en haleine. Tu ne veux pas lâcher l’histoire car tu veux savoir ce qui va arriver. Il y a parfois des longueurs mais on n'en tient pas compte car l'auteur amène directement le lecteur là où il veut. Pour un texte de cette ère, il y a tous les ingrédients qu'on aime : il y a une belle amitié entre les personnages, il y a une atmosphère chaleureuse et il y a une énigme à déchiffrer. C’est un auteur que je veux connaître et ce livre «Cristal qui songe» est un coup de cœur. Si je suis capable de convaincre une personne de lire ou de le relire, j’aurai réussi à refaire vivre une de ses histoires.

Isa


P.S : il y a les critiques de Masa et de Smajda à lire ! :)



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