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Critique de Bigmammy


Chaque fois que nous montons dans un avion de ligne, nous nous demandons si les pilotes sont aussi qualifiés qu'ils semblent l'être. François Suchel, entré en 1991 à Air France, commandant de bord sur Airbus et Boeing, nous apporte un témoignage de l'intérieur.

C'est un pilote enthousiaste, heureux entre ciel et terre, et un écrivain de talent. Il traite avec humour et élégance des questions qui pourraient glacer le sang, car, disons-le tout de suite, les ennuis « volent en escadrille », même dans les avions les plus modernes.

Les lois de la physique, mises en oeuvre par Ader, les frères Wright, Blériot ou Lindbergh, permettent, avec des moteurs puissants, de faire décoller, naviguer et atterrir une masse d'acier et d'électronique, mais gare à l'équipage qui néglige un paramètre car le vol est le résultat d'un équilibre délicat.

Tandis que l'orage gronde, les milliers de dispositifs techniques embarqués sont susceptibles de pannes réelles ou artificielles, catastrophiques ou sans conséquence au final. Et que dire du malheureux aéronef transformé en terrain de combat par des passagers récalcitrants, ou en « balle » que se renvoient un soir la France et différents pays du Moyen-Orient, tandis que les réservoirs se vident ?

On découvre même que le système de pilotage électronique peut se révéler comme rival des pilotes humains (au point qu'on lui donne souvent le patronyme de « Georges »). L'auteur, à cet égard, ne se dérobe pas devant l'épouvantable accident du Rio-Paris (2009). Il écrit que lui même et les pilotes les plus chevronnés auraient eu le plus grand mal à réagir aux données présentées par l'avion , parce que « la réalité peut être assez fourbe pour tromper l'expérience ». Il signale que, depuis cet événement, la compagnie a fondamentalement transformé la formation des pilotes, et explique clairement le contenu de la réforme.

Il ne traite pas, vraisemblablement par pudeur, le terrible accident de Germanwings.

Donc un livre qui a le mérite de la franchise, à laquelle nous ne sommes guère habitués ici et ailleurs.
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