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EAN : 9782916552705
224 pages
Editions Paulsen (14/01/2016)
3.83/5   20 notes
Résumé :
C’était il y a un peu plus de cent ans. Clément Ader faisait décoller son premier Appareil Volant Imitant l’Oiseau Naturel, ouvrant ainsi la voie aux aventuriers du ciel. Des noms désormais légendaires : Louis Blériot, Jean Mermoz, Charles Lindbergh. Puis vint le temps de la démocratisation : le ciel ouvert à tous. Aujourd’hui, voyager en avion est devenu banal. Mais qu’est-ce que le métier de pilote ? Une profession qui n’a pas fini de nous intriguer.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Chaque fois que nous montons dans un avion de ligne, nous nous demandons si les pilotes sont aussi qualifiés qu'ils semblent l'être. François Suchel, entré en 1991 à Air France, commandant de bord sur Airbus et Boeing, nous apporte un témoignage de l'intérieur.

C'est un pilote enthousiaste, heureux entre ciel et terre, et un écrivain de talent. Il traite avec humour et élégance des questions qui pourraient glacer le sang, car, disons-le tout de suite, les ennuis « volent en escadrille », même dans les avions les plus modernes.

Les lois de la physique, mises en oeuvre par Ader, les frères Wright, Blériot ou Lindbergh, permettent, avec des moteurs puissants, de faire décoller, naviguer et atterrir une masse d'acier et d'électronique, mais gare à l'équipage qui néglige un paramètre car le vol est le résultat d'un équilibre délicat.

Tandis que l'orage gronde, les milliers de dispositifs techniques embarqués sont susceptibles de pannes réelles ou artificielles, catastrophiques ou sans conséquence au final. Et que dire du malheureux aéronef transformé en terrain de combat par des passagers récalcitrants, ou en « balle » que se renvoient un soir la France et différents pays du Moyen-Orient, tandis que les réservoirs se vident ?

On découvre même que le système de pilotage électronique peut se révéler comme rival des pilotes humains (au point qu'on lui donne souvent le patronyme de « Georges »). L'auteur, à cet égard, ne se dérobe pas devant l'épouvantable accident du Rio-Paris (2009). Il écrit que lui même et les pilotes les plus chevronnés auraient eu le plus grand mal à réagir aux données présentées par l'avion , parce que « la réalité peut être assez fourbe pour tromper l'expérience ». Il signale que, depuis cet événement, la compagnie a fondamentalement transformé la formation des pilotes, et explique clairement le contenu de la réforme.

Il ne traite pas, vraisemblablement par pudeur, le terrible accident de Germanwings.

Donc un livre qui a le mérite de la franchise, à laquelle nous ne sommes guère habitués ici et ailleurs.
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Je précise tout de suite que j'ai piloté dans un aéroclub et que Je suis donc un lecteur privilégié de tout récit aéronautique.
les confidences de François Suchel sont particulièrement intéressantes à plusieurs points de vue.
Il a su évoqué des vols ayant réservé à leurs navigants des instants sortant de leur quotidien, dans la droite ligne d'une littérature aéronautique faisant la part belle au suspense.
Mais, le plus selon moi des confidences de François Suchel, c'est l'expertise d'un membre de la grande famille d'Air France, qui nous raconte l'impact qu'a eu la catastrophe du vol Rio Paris en 2009 sur la sécurité des vols dans une compagnie très mal noté au niveau international.
Ce mélange entre anecdotes aéronautiques humaines et témoignages de ce qui se passe dans une compagnie aérienne à but lucratif, permet de comprendre un peu certains incidents, dont certains mortels, qui émaillent l'histoire de l'aviation.
De beaux moments, dont le déroutement pour permettre la naissance d'un enfant de l'un des navigants.
Même si je reconnais qu'il y a des termes qui ne parleront pas aux non initiés, j'estime que ce récit n'est pas réservé qu'aux passionnés d'aviation.

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6 minutes 23 secondes est exactement le type de livre auquel je m'intéresse habituellement assez peu : j'ai plutôt tendance à préférer les mondes imaginaires au réel. Mais ici, on parle d'aviation, et les avions, ça me fait rêver aussi.

Dans ce livre, j'ai pu retrouver une petite partie de ce rêve, au travers des yeux d'un pilote : l'auteur. L'écriture est agréable même si j'ai trouvé certains passages un tout petit peu lourds. En tout cas, l'auteur sait bien trouver les mots pour partager les petits bouts de merveille de son quotidien. Certaines tranches de vie sont même assez touchantes, car, en plus d'être bien racontées, on les sait vraies. Je pense en particulier au chapitre intitulé “Aux confins de l'Anatolie”, sans doute le plus personnel de tous.

Ces petits témoignages ne sont pas tous aussi personnels, parfois l'auteur n'était pas sur place et relate les faits tel qu'il les connait (rapports du BEA à l'appui) : on retrouve quelques récits d'incidents, plus ou moins célèbres comme la disparition du vol Air France 447 en 2009. On y découvrira aussi la vie d'un pilote au sol comme en vol, son apprentissage, ses déboires… Et certaines histoires font parfois presque froid dans le dos ! Heureusement, François Suchel n'oublie pas de rappeler qu'à chaque incident, des leçons sont tirées par les intervenants. J'ai bien apprécié cette humilité de l'auteur face au monde, à son travail et face à ses propres faiblesses. Paradoxalement, ce sentiment aide vraiment à partager l'émerveillement de l'auteur et à voyager avec lui, car on se sait tout petits face au monde qu'il survole.

Malheureusement, j'ai trouvé que certains chapitres étaient d'un intérêt un peu moindre par rapport à d'autres, un peu moins intéressants à mes yeux. Ceci-dit, je suis assez peu habituée à ce type de livre, assez personnels et surtout, très ancré dans le réel. C'est peut-être la raison pour laquelle je n'ai pas toujours été parfaitement emballée par ce qui est raconté.

Malgré un peu de jargon technique, expliqué dans le lexique en fin de volume, la lecture est fluide. Cependant, pour qui n'a aucune idée du fonctionnement d'un avion, j'avoue m'être demandé si certains passages ne sont pas un peu trop techniques ? Comme j'ai quelques (très) vagues connaissances de mon côté, je n'ai pas eu de mal à suivre mais je pense tout de même que c'est une lecture malgré tout accessible à tous. En tout cas, si vous êtes un peu curieux, on peut beaucoup en apprendre dans ce livre, tant dans le texte que grâce aux jolis schémas de fin de volume. Ils sont plutôt clair et apportent un vrai petit ‘plus' au livre, de très belle facture. On sent vraiment bien la patte du professionnel passionné.
Lien : http://liserondhiver.blogspo..
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"6 minutes 23 séparent l'enfer du paradis" aurait pu être le titre d'un livre de dystopie ou de SF...genres littéraires que j'affectionne particulièrement. Hors, ce n'est pas le cas ici ! Dans ce livre, vous ne trouverez aucun personnage surarmé...pas de catastrophes naturelles ou surnaturelles qui viendront ravager l'humanité...pas non plus de monstres assoiffés de sang...ni d'histoire d'amour passionnée au destin tragique...Non. Néanmoins...vous y trouverez du réel...du vécu...des anecdotes avérées de tout genre...des moments de vie, de l'intime...vous y trouverez de l'authentique...et vous aimerez cela !

François Suchel partage avec nous sa vie de pilote. Bien loin de l'image idéalisée que nous pourrions en avoir, nous sommes confrontés dans ce livre à une part de réel qui nous échappait jusque là. Loin de la renommée, l'homme qui se cache sous le titre de pilote, est pourtant lui aussi confronté à des situations particulièrement cocasses, drôles, déstabilisantes au quotidien et doit savoir y faire face en gardant son sang froid.

En écrivant ce livre, l'auteur souhaite partager avec nous un peu de son amour pour son métier, un peu de lui tout simplement et nous donne accès à ce qui se cache "en coulisses".

D'un style très agréable, "6 minutes 23" se lit presque d'une traite ! Quelques longueurs par moment et un langage parfois trop technique pourront néanmoins créer quelques lourdeurs...rien de bien méchant puisque l'auteur prend le temps d'expliquer les termes trop techniques en fin de roman. Tout est soupesé, bien pensé et décrit avec justesse. Une personne totalement néophyte ne sera donc pas déstabilisée à la lecture de ce livre.

Certains passages, intimes sont émouvants...D'autres vous paraîtront inventés tant ils sont incroyables...et pourtant, tout est vrai ! de la plus anodines des anecdotes à la plus effroyables.

L'auteur n'est pas un héros, il ne se présente pas comme tel. Il n'est pas là pour nous conter du faux, bien au contraire, il se plait à nous offrir la vérité, l'essence même de son métier...Il n'épargne rien et se dévoile entièrement. Les incidents ne sont pas là pour apporter une petite dose de tragique à ce roman, ils sont là pour permettre au lecteur de saisir le plus justement possible une réalité souvent oubliée : un pilote n'est qu'un humain comme les autres, aux commandes d'un engin remarquable mais fait de métal et de boulons, et qui a de grandes responsabilités...Un mauvais calcul et c'est le drame.

L'humilité dont il fait preuve est d'ailleurs incroyable et la franchise qui anime ce roman est vraiment remarquable.

J'ai parcouru ma lecture avec beaucoup d'entrain et j'ai apprécié la majeure partie de ses chapitres. Certains bien entendu plairont davantage au lecteur que d'autres, mais je dirai que ce livre est véritablement une belle surprise.

En conclusion : le lecteur en apprendra beaucoup sur les avions et sur le métier de pilote. La lecture de ce livre est à elle seule un joli voyage qui mérite d'être fait. Pour les passionnés d'aviation, pour les curieux qui souhaiteraient en apprendre davantage sur ce métier ou sur le monde de l'aviation, ou tout simplement pour les éternels rêveurs, "la tête dans les nuages et les pieds sur terre", "6 minutes 23 séparent l'enfer du paradis" est à découvrir ! Je vous le recommande donc vivement !
Lien : http://moncoinlivresque.over..
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Et bien je suis très mitigée sur ce livre. Il y a le coté des anecdotes très sympa qui font que nous avons envie d'en lire plus. Mais le coté trop langage aviation ma déconcertée. Il est vrai que l'auteur a fait tout ce qu'il fallait au niveau du lexique pour nous aider à comprendre certains mots. Ce qu'il y a c'est que il y a des chapitres où justement il y met beaucoup trop ce langage pilote qui, pour une personne lambda comme moi, fait que l'on s'y perd un peu. Il est vrai que j'ai tout de même appris de nombreuses choses au sujet du fonctionnement d'un avion, du déroulement d'un trajet, d'une escale où la façon de poser un avion sur une piste. D'ailleurs je tire mon chapeau à tout ces pilotes qui grâce à leur calcul très compliqué arrivent à faire voyager les gens.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Mesdames et Messieurs, nous commençons notre descente,
veuillez regagner votre siège… » Tous les voyageurs aériens
n’ont-ils pas ressenti à cet instant un mélange de soulagement,
après des heures en espace confiné, et d’excitation, ces
quelques mots annonçant le retour sur terre, les retrouvailles
tant attendues, ou la découverte d’une destination inconnue ?
Le « point de descente » est le crépuscule du vol, mais aussi
l’aube de nouvelles aventures.
Volant à 12 000 mètres 1
d’altitude, un avion de ligne débute
généralement sa descente plus de 220 kilomètres 2
avant
l’aéroport d’arrivée. L’annonce de l’hôtesse de l’air accompagne
la réduction des moteurs vers la puissance minimale,
tandis que le pilote oriente la trajectoire vers le bas. L’avion
plane, transformant son énergie potentielle en vitesse. Le point
de descente se calcule.
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Quelque soit l'outil emprunter pour s'envoler,
le pilote devra immanquablement revenir sur terre.
Dans cette mission sans échappatoire repose la noblesse du métier.
Si l'on y réfléchit bien, rares sont nos actions dont l'issue est obligatoire, quelles que soient les circonstances.
On peut toujours reporter une réunion ou bien annuler un projet, pas un atterrissage.
Le pilote en tire on orgueil, qui le rend incapable, parfois, d'exister sans son avion.
Qu'est-ce qu'un pilote au sol ? Un homme comme un autre, avec la gueule de bois.
Un marin au port qui a le mal de terre. L'albatros malhabile du poème de Baudelaire.
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Je quittai la cité des navigants dépité. Quelques heures
auparavant, je croyais être un bon pilote, mais ce sentiment
était à présent ébranlé par la leçon de Bernard.
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Je n'avais pas encore compris que c'étaient eux qui avaient raison.
La témérité n'est plus une vertu pour un pilote.
Cinquante remises de gaz, cent dégagements valent mieux qu'une seule sortie de piste.
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Dans la prise de décision, le moins expérimenté parlera toujours en premier de manière
à ne pas subir l'influence de celui qui a déjà se petite idée mais n'a peut-être pas pensé à tout.
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Videos de François Suchel (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Suchel
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix le 28 octobre 2021 autour du livre : Antoine de Saint Exupéry de François Suchel
soirée filmé par TVMOUNTAIN

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