Début « J’aime le BIEN, je hais le MAL. Pour moi, le pied, c’est de faire la lecture à haute voix devant une salle remplie de gosses de dix à quatorze ans. J’ai besoin de voir leurs réactions. Ce qui les fait rire ou pleurer, ce qui les accroche et les captive. » p 13
Les bibliothèques sont merveilleuses quand il n’y a personne d’autre que vous et les livres. » p 44
Parfois, glissa-t-elle, il est difficile de dire si un livre est adulte ou infantile. La même chose s’applique aux gens. Vous êtes infantile. » p 49
Le vent, encore. Il me portait sur les nerfs. Il faisait le voyeur à la fenêtre, il crochetait la porte. C’était un petit vent incessant qui causait une petite souffrance incessante à l’OREILLE DE MON ESPRIT. » p 52
Mais la tour était vraiment démesurée. Elle pesait sur le palais de justice comme une mauvaise conscience. A la réflexion, peut-être qu’on lui avait ajouté une fonction : donner l’heure. Sur chacune de ses quatre faces, il y avait un cadran blanc avec des aiguilles et des chiffres noires. Je pressai le bouton de ma montre Pulsar plaquéé-o-digitale-à-quartz-diodes-électroluminescentes-seconde-minute-heure-mois-date, précise à une minute près par an. 11H14. Je levai les yeux vers l’horloge. La brave vieille était pile à l’heure. » p 57
Ils pendaient dans l’air poussiéreux, parmi les toiles d’araignées. Dans un clair de lune filtré par du vieux verre sale. Ils pendaient depuis 11h14 en cette nuit de mars de l’an de grâce 1916. Jugés innocents par un jury de leurs semblables qui les avait tués le même jour. Ils pendaient là depuis soixante ans, entre ciel et terre. Entre la justice et l’injustice. Les mots et les actes. Les idéaux et la réalité. En équilibre aveugle, muet, hors du temps, entre le BIEN et le MAL. » p 240